L’Egypte à la recherche du développement économique
24/03/2015La stabilité politique retrouvée, l’Egypte s’attaque désormais à l’économie et entend bien ne pas rester à l’écart de la croissance plus longtemps. Fortement marqués par des années de conflits internes, le gouvernement et son nouveau Président Abdel Fattah Al-Sissi tentent aujourd’hui de redynamiser l’économie nationale via une stratégie de séduction des investisseurs étrangers. Une Conférence pour le développement économique de l’Egypte a été organisée dans ce but du 13 au 15 mars dernier et marque le point de départ d’une confiance internationale retrouvée.
Regroupant plus de 22 chefs d’Etat et 3500 participants parmi lesquels de nombreux dirigeants économiques, le succès de la première Conférence pour le développement économique de l’Egypte qui s’est déroulée du 13 au 15 mars dernier à Charm El-Cheick, ne souffre d’aucune contestation. Les orateurs enthousiastes quant aux opportunités d’investissements et aux perspectives de développement qu’offre la nouvelle stabilité politique du pays, se sont succédés plébiscitant ainsi le nouveau président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi plus légitime que jamais.
Organisé par la société Richard Attias et Associés, cet événement fut l’occasion pour le gouvernement égyptien de signer et de conclure de nombreux contrats d’investissements et de partenariats dans des secteurs aussi variés que l’énergie, les nouvelles technologies de l’information et des communications, le tourisme, les transports, l’immobilier, l’industrie agroalimentaire ou encore l’agriculture. Cette conférence pour le développement économique de l’Egypte avait en effet pour objectif d’afficher les nouvelles ambitions d’un pays depuis trop longtemps sclérosé par l’immobilisme économique des années Moubarak et qui entend désormais faire du développement économique et du progrès social une priorité.
Le gouvernement égyptien a signé des contrats d’un montant de 36,2 milliards de dollars (34 milliards d’euros), auxquels s’ajoutent 5,2 milliards de dollars en prêts et aides de fonds et d’institutions internationaux, notamment de l’Union européenne, et des contrats d’investissement clés en mains pour 18,6 milliards de dollars. Des protocoles d’entente ont également été signés pour des contrats d’une valeur potentielle de 92 milliards de dollars, a ajouté le ministre des investissements, Achraf Salman.
La majeure partie de ces contrats se concentrent dans le secteur énergétique dont le développement est aujourd’hui des plus urgents. On citera ici entre autres un investissement record de 12 milliards de dollars promis par British Petroleum et son partenaire russe DEA dans les champs de gaz égyptien à l’Ouest du delta du Nil et un accord de 6,5 milliards de dollars avec le groupe égyptien Orascom et Petroleum Investment Co. pour la construction d’une centrale au charbon d’ici 2019.
Fort du succès de cette première édition, le président égyptien a conclut cet événement en évoquant sa volonté de reconduire une telle manifestation chaque année afin d’entretenir une dynamique de développement économique et d’investissements florissante et d’atteindre un taux de croissance moyen de 7% sur les quatre prochaines années.
Selon ses propos, l’Egypte aurait besoin aujourd’hui de près de 300 milliards de dollars d’investissements pour doper son économie et assurer à terme un niveau de vie juste et adéquate pour 90 millions d’égyptiens. L’économie égyptienne a en effet beaucoup souffert de l’instabilité politique qui touche le pays depuis 2011 provoquant une baisse du taux de croissance autour de 2%, des investissements étrangers, des réserves de change et une forte diminution de l’activité dans des secteurs vitaux comme le tourisme. Dans ce cadre, cette conférence internationale pour le développement en Egypte, proposée par le défunt roi Saoudien Abdallah était une des pièces maîtresses de la stratégie du gouvernement pour attirer les investissements étrangers.