« Genesis », la nouvelle IA de Google marque-t-elle la fin du journalisme ?

« Genesis », la nouvelle IA de Google marque-t-elle la fin du journalisme ?

25/07/2023 Non Par Borj Noe

Google a dévoilé aux grands journaux américains, « Genesis« , une IA révolutionnaire capable d’écrire des articles journalistiques. Qualifiée pour certains de “fascinante”, pour d’autres d’”inquiétante” et de “troublante”, cette avancée technologique fait parler d’elle aux quatre coins du monde.

“Genesis” : la nouvelle ère du journalisme?

« Genesis » est le fruit des recherches approfondies de Google dans le domaine du traitement du langage naturel et de l’apprentissage automatique. Cette IA peut analyser et synthétiser d’énormes quantités de données pour créer des articles cohérents, informatifs et couvrant divers sujets d’actualité. Grâce à ses capacités d’apprentissage, « Genesis » est capable de s’améliorer continuellement et de produire un contenu de plus en plus pertinent.

L’une des principales forces de « Genesis » réside dans sa vitesse d’écriture. Alors qu’un journaliste humain mettrait des heures pour écrire un article complet, cette technologie peut générer un contenu en quelques minutes, accélérant ainsi le processus de publication. Sa capacité à traiter de vastes quantités d’informations lui permettrait par ailleurs de traiter plusieurs angles d’une histoire et de fournir des détails approfondis sur des sujets complexes.

L’utilisation de l’IA pour la rédaction d’articles pourrait enfin permettre aux médias de réduire considérablement leurs coûts opérationnels en évitant de payer des salaires de journalistes. Pour rappel, le salaire médian brut d’un journaliste est d’environ 27 000 euros par an. Un média comme Le Monde par exemple, qui possède plus de 500 journalistes, économiserait près de ​​13 500 000 euros chaque année. 

Quels défis pour Genesis?

Malgré les avantages potentiels, l’introduction de « Genesis » dans le journalisme soulève également des préoccupations légitimes quant à ses implications sur le métier de journaliste et la qualité de l’information diffusée.

L’automatisation croissante des tâches journalistiques pourrait entraîner une diminution de la demande de journalistes humains. Les rédacteurs en chef pourraient être tentés de se tourner vers « Genesis » pour réduire les coûts, ce qui pourrait entraîner des suppressions d’emplois dans le secteur et donc une augmentation importante du chômage.

Pressentant probablement déjà les craintes que va susciter cette innovation, Jenn Crider, une porte-parole de Google, tente de rassurer : «Ces outils ne sont pas destinés et ne peuvent pas remplacer le rôle essentiel que les journalistes ont dans le reportage, la création et la vérification des faits.» 

Bien que « Genesis » soit capable de traiter d’énormes quantités de données, cela pourrait également entraîner des confusions et des erreurs dans les articles produits. L’IA pourrait être influencée par les données qu’elle ingère, reflétant ainsi les préjugés et les opinions de ses sources. Cela soulève des questions sur la neutralité et l’objectivité du contenu généré par « Genesis ».

« Genesis » marque une avancée significative dans le domaine de l’IA et pose des questions cruciales sur l’avenir du journalisme. Bien qu’elle présente des avantages indéniables en termes de rapidité et d’efficacité, il est essentiel de ne pas sous-estimer les défis qu’elle pose. La clé réside dans une utilisation responsable de cette technologie, en mettant l’accent sur la collaboration entre l’homme et la machine pour préserver l’intégrité et la valeur du journalisme. Seule une approche équilibrée permettra de tirer pleinement parti du potentiel de « Genesis » tout en préservant l’essence même du métier de journaliste