L’armée française se focalise sur sa robotique et ses drones high-tech
01/02/2023L’armée de France désire-t-elle procéder au recrutement de soldats dotés d’un profil type « geeks » ? Cela est tout à fait possible quand on regarde une vidéo d’une durée de 27 minutes conçue par le ministère des Armées. La technologie, l’IA et la robotique seront des piliers de l’armée de demain.
Il faut dire qu’on voit de plus en plus de drones et de robots sur les lieux d’opérations militaires. Parmi eux, nous pouvons citer le robot quadrupède Spot signé du géant du secteur Boston Dynamics. Robots démineurs, drones de reconnaissances ou de surveillance, d’appui au combat ou de neutralisations de cibles ennemies : les machines de l’armée française sont pour la majorité étudiées au centre d’entraînement aux actions urbaines, où elles subissent bon nombre de tests. Cet établissement est implanté à Sissonne dans le département de l’Aisne.
Des machines semi-automatisées assurent des actions moins compliquées
Colossus est un des meilleurs exemples de cette modernisation de l’armée par l’IA et les robots. Ce dernier est un véritable secouriste conçu pour évoluer dans des lieux nocifs pour l’être humain (édifice menacé par un éboulement). Il étudie son environnement, qu’il fasse jour ou sombre. Une de ses forces est qu’il peut dénicher la présence de gaz toxiques.
Le Général d’armée (2S), un dénommé Bernard Thorette, présent dans le comité d’éthique de la défense, met néanmoins un bémol par rapport à cette nouvelle tendance d’aide des robots et de l’IA. Il pointe du doigt le fait qu’une machine ne peut jouer aucun rôle dans les choix stratégiques. C’est une des raisons qui fait que le comité d’éthique de la défense s’occupe de la fabrication et de l’évolution des robots militaires autonomes. Ce groupe a récemment effectué un choix fort : l’armée française ne pourra pas se servir des robots de genre SALA (Systèmes d’Armes Létaux Autonomes).
La Belgique doit-elle fournir des armes aux drones MALE ?
Récemment, le pays a acheté des drones MALE (signifiant moyenne altitude et longue endurance) pour sa Défense. Elle obtiendra les premiers exemplaires cette année. Imposants et assez lourds, ces équipements peuvent intégrer des armes faites de bombes et de missiles de genres identiques à ceux présents sur les hélicoptères et les avions.
Or, ces appareils n’évoluent pas en autonomie. Ainsi, on ne peut pas les qualifier de robots tueurs. Ces machines sont gérées depuis le sol via des satellites offrant la possibilité de les commander. La gestion s’effectue dans une station présente à des milliers kilomètres de distance du lieu d’opération. L’annonce d’achat de ces drones a été dévoilée il y a sept ans. Et depuis, le sujet engendre bon nombre de questionnements. D’ailleurs, le thème est revenu récemment sur la table, lors de la commission Défense. Cela s’est formalisé par une offre de résolution dont le dépôt a été effectué par le président N-VA Peter Buysrooge. Tout comme l’état-major de l’armée nationale, il souhaitait armer les aéronefs. Résultat : rejet de sa proposition.
Un autre exemple du phénomène de « robotisation » concerne la police. En effet, aux Etats-Unis, à San Francisco, les drones sont de plus en plus poussés au niveau technologique. Les mini tanks sont gérés à distance : la conception militaire de mécanismes de plus en plus automatisés, et présentant une plus grande autonomie, est de plus en plus sujet à débat.
Les robots soldats arrivent !
L’homme n’a pas encore posé son pied sur la planète rouge, n’évolue pas en voiture volante (et encore) mais les robots soldats vont bel et bien débarquer ! L’IA programmée dont la mission est de tuer n’était qu’un simple scénario classique de film de science-fiction. Or, c’est ce qui risque d’arriver dans les années à venir sur les théâtres de futures opérations militaires. Les appareils autonomes vont devenir une norme pour bon nombre d’armées et pas seulement. La police s’en servira également comme celle de San Francisco.
Des équipements connectés pour tuer sont déjà présents au sein des armées actuellement. Et le phénomène va s’amplifier au fil du temps. Or, le point de crainte majeur concerne l’autonomie de l’appareil et sa durée de prise de décision. Permettre à un simple algorithme le droit de vie ou de mort est un sujet hautement complexe qui soulève bon nombre d’interrogations philosophiques.