Controverse : 2000 personnes touchent encore la pension nazie dans le monde
23/02/2019Plus de 2000 personnes dans le monde touchent encore aujourd’hui la pension du régime nazi, dont 54 en France. Ces anciens collaborateurs ou enrôlés de force pendant la seconde guerre mondiale ont perçu environ 1300 euros chacun, ce mois-ci, selon le Ministère allemand du Travail. De quoi faire renaître la controverse.
3 sur 4 bénéficiaires se trouvent en Europe
Au total 2033 anciens collaborateurs et enrôlés de la seconde guerre mondiale, dont 54 en France ont touché 1300 euros chacun en février 2019, de la part de l’Etat allemand. Cette pension est versée chaque année aux « victimes » du régime nazi depuis 1951, date à laquelle l’Allemagne avait adopté une loi en ce sens.
Ceux qui bénéficient de cette indemnité sont généralement les personnes devenues invalides à cause du conflit mondial ou qui n’ont pas été condamnées pour crimes de guerre. Mais à ce niveau il est souvent difficile de vérifier si une personne n’a pas été impliquée dans les crimes de masse puisqu’il subsiste une zone d’ombre sur cette période de l’histoire. La gratification concerne également les anciens nazis ou collaborateurs étrangers du régime d’Adolf Hitler et les personnes enrôlées de force. Là encore la notion de « force » prête à confusion puisque certains ex-membres de la SS pourraient être concernés. Mais jusqu’ici ils ont totalement été écartés, pour une raison évidente…
Les critères ainsi définis, seules 2033 personnes sont concernées dans le monde, dont 1532 en Europe (soit ¾ du total) : il y en a 27 en Belgique, 34 en Grande-Bretagne, 48 en Hongrie, 54 en France, 71 en Croatie, 94 en République tchèque, 101 en Autriche, 184 en Slovénie et 573 en Pologne. Suit le continent américain où l’on enregistre 409 bénéficiaires de l’indemnité du régime nazi, dont 250 aux Etats Unis, 121 au Canada, 18 au Brésil et 8 en Argentine. En 3e position nous avons l’Océanie avec 44 personnes concernées en Australie. En 4e position l’Asie avec une trentaine de bénéficiaires dont 12 en Thaïlande. Enfin l’Afrique qui compte 13 personnes, réparties entre deux pays : 9 en Afrique du Sud et 4 en Namibie.
Les députés belges adoptent une proposition de loi contre cette prime
En Belgique, cette prime aux anciens collaborateurs du régime nazi suscite davantage la controverse qu’ailleurs. Le chiffre de 27 bénéficiaires, donné en 2017 par Rüdiger Lüdeking, l’ambassadeur d’Allemagne en Belgique, serait d’ailleurs bien en deçà de la réalité. L’on estime à des centaines le nombre de personnes touchant cette indemnité vu que de nombreux habitants des Cantons de l’Est et d’Alsace ont acquis la nationalité allemande et rejoint les Waffen SS pendant la guerre.
Les députés belges demandent maintenant la suppression, par l’Allemagne, de cette prime jugée scandaleuse.