Notre-Dame-des-Landes en chute libre
12/04/2018En début de semaine, l’évacuation du site de Notre-Dame-des-Landes a été lancée, mobilisant plus de 2500 gendarmes et forces de l’ordre. Depuis que le gouvernement a annoncé renoncer à son projet d’aéroport, les tensions ne se sont pourtant pas estompées entre « zadistes » (militants anti-aéroport) et forces de l’ordre.
En janvier dernier, le gouvernement a annoncé son choix de renoncer au projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Ce dernier avait pour but de désengorger l’aéroport actuellement présent à Nantes, en région Loire-Atlantique. Depuis le début, le projet est sujet à beaucoup de controverses et de critiques. Devenu zone à défendre (ZAD), le site était occupé par de nombreux zadistes, très hostiles à la présence policière.
De vives tensions
Ce nouvel opus dans l’affaire Notre-Dame-des-Landes devrait prendre un tournant final cette semaine. En effet, dès lundi, policiers et gendarmes ont été mobilisés afin de déloger les derniers militants présents sur les lieux. L’évacuation a débuté à 6 heures ce lundi matin, et les tensions se sont rapidement faites ressentir. Un policier a été blessé à l’œil, et souffre d’un décollement de la rétine.
Parallèlement, des heurs ont éclaté, menant à l’arrestation de plusieurs individus. Dès le premier jour d’offensive, six personnes ont été interpellées, et relâchées dans la journée. Mardi, les « zadistes » étaient plus nombreux que lundi, mettant ainsi en difficulté les forces de l’ordre, qui assurent que le démantèlement se poursuivra sur plusieurs jours si nécessaire.
Le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne date pas d’hier. Pendant 25 ans, le dossier était en suspend et les gouvernements consécutifs ne s’en incombaient pas. En 2015, après l’expulsion des derniers agriculteurs et habitants des sites concernés par le projet, le gouvernement a dû se heurter à des citoyens totalement opposés à la construction d’un nouvel aéroport. De nombreuses manifestations ont éclatés, et une d’entre elles aura conduit à la mort de Rémi Fraisse, militant anti Notre-Dame-des-Landes.