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Les États démocrates organisent la résistance à Donald Trump

Face à la menace d’une présidence Trump plus radicale que jamais dans son agenda conservateur, et en l’absence d’un véritable contre-pouvoir au niveau fédéral, les bastions démocrates s’organisent pour préserver leurs acquis.

Le 13 novembre 2024, le gouverneur du Colorado Jared Polis accompagné de son homologue de l’Illinois JB Pritzker, tous deux Démocrates, ont lancé une nouvelle initiative révélatrice des craintes de certains, d’une nouvelle présidence Trump : la coalition des Gouverneurs pour la Sauvegarde de la Démocratie (GSD en anglais).

« Il n’y aura pas d’érosion brutale le 20 janvier. C’est une menace d’érosion continue tout au long de la future administration, et nous voulons empêcher que cela ne se produise« , a déclaré Jared Polis, en perspective de l’entrée en fonction du nouveau président élu.

Celui qui se présente comme un homme respectueux de ses engagements, a en effet promis pour les quatre prochaines années, plusieurs projets controversés, allant des expulsions massives d’immigrants sans papiers au démantèlement des protections environnementales, ou encore la remise en cause des droits des personnes transgenres.

Une gouvernance plus verticale

Autant de programmes qui pourraient impacter significativement les États, y compris en rognant sur leurs prérogatives constitutionnelles. « Donald Trump va faire entrer dans son administration des personnes qui sont des loyalistes absolus de son culte de la personnalité et pas nécessairement de la loi », pointe JB Pritzker, évoquant une menace plus importante que lors du premier mandat du Républicain.

D’autant que ce dernier, vainqueur du vote populaire – une première pour un Républicain depuis 20 ans – dispose en plus d’une majorité républicaine à la fois au Sénat et à la Chambre, d’une Cour suprême dominée par les conservateurs. De quoi remodeler en profondeur certaines politiques du pays, notamment dans les États progressistes.

Le GSD, initiative présentée comme non-partisane, se veut donc un rempart contre ce que les initiateurs perçoivent comme une menace, promettant de déployer des stratégies destinées à la protection de l’État de droit et au renforcement des institutions étatiques.

Elle intervient une semaine après la convocation des législateurs dans le cadre d’une session spéciale le mois prochain, par le gouverneur de Californie Gavin Newsom, afin de doter le bureau du procureur général de plus de financement pour lutter contre d’éventuelles ingérences de la part du prochain gouvernement fédéral.

La Californie en porte-flambeau ?

Cet État démocrate, le plus grand des États-Unis, est bien au fait des offensives de Donald Trump pour avoir mené plus de 120 actions judiciaires contre ce dernier entre 2016 et 2020. « La Californie a déjà fait face à ce défi, et nous savons comment réagir », a martelé Newsom, qui s’est dit lucide sur l’agenda du nouveau président.

« Si nos valeurs et libertés sont attaquées, nous ne resterons pas les bras croisés« , a-t-il promis, alors que Trump menace de lui couper l’aide fédérale anti-incendies si son État ne cède pas sur sa politique de l’eau.

L’or bleu est au cœur d’une vieille bataille entre la Californie et le prochain locataire de la Maison Blanche. Contre la politique de l’État qui en répartit la distribution entre les agriculteurs et la protection environnementale, Trump souhaite favoriser les premiers.

À cet effet, Gavin Newsom s’est récemment déplacé à Washington afin d’obtenir de l’administration Biden le renouvellement de dérogations fédérales et de garanties financières pour son État avant la fin de son mandat.

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