Wall Street parie sur Trump pour sauver X
16/11/2024Les banques impliquées dans l’acquisition du réseau social par Elon Musk espèrent profiter de la proximité du propriétaire de la plateforme avec le nouveau président américain pour recouvrer leur financement.
Alors que la romance entre Elon Musk et Donald Trump continue de susciter de nombreuses appréhensions à Washington et au-delà, certains espèrent la voir continuer de plus belle. En l’occurrence, les structures bancaires impliquées dans le rachat de X (nommé Twitter à l’époque), par Musk en octobre 2022.
Contre 44 milliards de dollars, le milliardaire multi-entrepreneur et par ailleurs homme le plus riche du monde, avait en effet acquis le réseau social de microblogging. Non sans le soutien de certains géants de Wall Street, à l’instar de Morgan Stanley, Bank of America, Barclays, Mitsubishi UFJ, BNP Paribas, Mizuho et Société Générale.
Ce consortium de banques de premier plan avait financé l’opération à raison de 13 milliards de dollars de prêts garantis en grande partie par les actifs de Twitter. Une initiative qui a depuis tourné au cauchemar pour les établissements bancaires concernés.
En effet, ceux-ci ne parviennent plus à se débarrasser de ce prêt conformément à une pratique courante dans le milieu de la finance pour les acquisitions d’une telle ampleur. Cela consiste notamment à revendre le prêt sur le marché secondaire afin de récupérer sa mise.
Une descente aux enfers qui n’en finit plus
Mais dans le cas de X, rien ne s’est passé comme prévu. Pour cause, la valeur du réseau social n’a cessé de chuter depuis l’arrivée d’Elon Musk, dont les choix managériaux (démantèlement de l’équipe de modération et réintégration des comptes problématiques entre autres) en tant que PDG, ont manifestement plombé l’entreprise.
À cela s’ajoute le peu d’égard de l’homme d’affaires pour s’assurer que la plateforme reste un espace un tant soit peu sain pour ses utilisateurs ; sans oublier sa brouille avec ses annonceurs, qui ont fait fuir ces derniers.
Cette situation a de fait dissuader les investisseurs potentiels par rapport à la dette détenue par les banques. Laquelle dette était, pour ne rien arranger, adossée aux actifs de Twitter au moment du deal.
L’effet Trump comme bouée de sauvetage ?
« Les tentatives de cession fin 2022 ont attiré des offres impliquant des pertes allant jusqu’à 20% de la valeur faciale de la dette« , confie une source proche du dossier à Reuters. Les créanciers espèrent toutefois d’un nouvel effet de levier, en l’occurrence le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis.
Le président récemment élu file en effet le parfait amour avec Elon Musk, qu’il a gagné de « star » à l’occasion de son discours de victoire à la présidentielle, mercredi 6 novembre dernier. De quoi booster la valeur des différentes entreprises de ce dernier.
Reuters indique que les banques prêteuses espèrent le même impact sur X, même si la plateforme voit son nombre d’utilisateurs fondre au profit des concurrents (Threads et BlueSky), évoquant un environnement devenu « toxique ».