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La gauche française en quête d’équilibre à l’Assemblée nationale

Le Nouveau Front Populaire (NFP) tisse progressivement sa toile à l’hémicycle, mais le spectre de l’implosion n’est jamais loin.

Le mercredi 9 octobre dernier, la gauche à travers le Nouveau Front Populaire (NFP), a réalisé un coup de maître inattendu en plaçant, contre toute attente, l’Insoumise Aurélie Trouvé à la tête de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.

Une prouesse réussie au-delà des pronostics et des forces en présence qui donnaient le candidat de la majorité présidentielle, Stéphane Travert, grand favori. Il faut dire que les dissensions entre les Macronistes d’Ensemble pour la République (EPR) et le groupe Droite républicaine n’ont pas aidé le camp présidentiel.

De quoi renforcer la position du NFP au sein du Palais Bourbon. Cette victoire qualifiée de prise de guerre par le journal Le Parisien, s’inscrit en effet dans une dynamique plus large de conquête institutionnelle menée par la gauche depuis les dernières élections législatives.

Une façon pour les gagnants de ce scrutin de reprendre un tant soit peu le contrôle des principaux leviers du parlement après avoir vu leur candidate, Lucie Castets, snobée par le chef de l’État Emmanuel Macron pour la présidence de Matignon.

Une montée en puissance

Forte de ses 192 députés, la coalition de gauche a ainsi multiplié ces dernières semaines, les prises de positions stratégiques au sein de l’Assemblée. Un poste de questeur, deux vice-présidences, neuf postes de secrétaires : le NFP a su tirer son épingle du jeu dans la répartition des responsabilités.

Plus significatif encore, la gauche est parvenue à s’assurer la majorité au sein du bureau de l’Assemblée, véritable tour de contrôle du Palais Bourbon. Cette position dominante lui permet désormais de peser sur des décisions cruciales, comme la recevabilité des propositions de loi.

« Cela change le rapport de force« , se félicite la socialiste Christine Pirès-Beaune, première questeure de l’Assemblée, citée par Le Parisien. « On devient une sorte de Bercy parlementaire« , se réjouit de son côté Coquerel, évoquant dans le même journal, une « montée en gamme » des capacités d’action de l’opposition.

Une unité de façade ?

Une vision trop idyllique de la situation ? Il y a de quoi se poser la question. Pour cause, derrière ces succès d’étape, les lignes de fracture au sein de la gauche restent bien visibles. L’unité affichée du NFP se révèle être de façade face aux rivalités qui traversent la coalition.

L’épisode de l’élection à la présidence de la commission des Affaires sociales en est l’illustration. Comme le rappelle Le Parisien, les députés Insoumis ont refusé de soutenir la candidature du socialiste Jérôme Guedj, lui reprochant entre autres, sa récente opposition au parti. Le Parti socialiste et La France Insoumise se livrent particulièrement une guerre de leadership avec pour visée, la présidentielle de 2027.

Cette perspective lointaine, mais déjà omniprésente dans les esprits, semble freiner toute velléité d’union durable. Au grand dam de certains militants désabusés.

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