Cinquième-pouvoir.fr

Transition écologique : Réseau Action Climat dénonce le démembrement du ministère

Photo de VD Photography sur Unsplash

Après la présentation du premier gouvernement Barnier, le Réseau Action Climat déplore le démembrement du ministère de la Transition écologique. Celui-ci réintègre l’Énergie, mais se voit retirer les Transports, la Mer et le Logement. Pour la fédération d’associations environnementales, cela privera la ministre Agnès Pannier-Runacher des leviers indispensables au règlement du problème climatique.

Michel Barnier a présenté samedi son premier gouvernement composé de 20 ministres, 17 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat. Parmi les ministres de plein exercice, figure Agnès Pannier-Runacher, à la Transition écologique. Son portefeuille réintègre l’Energie, ce qui est une bonne nouvelle. Mais il exclut désormais les Transports, la Mer et le Logement.

Un démembrement du ministère extrêmement inquiétant pour le Réseau Action Climat

Les ONG environnementales dénoncent cette situation inédite depuis 2007. Le Réseau Action Climat (RAC), en particulier, juge « extrêmement inquiétant ce démembrement du ministère ». Selon cette fédération d’associations environnementales, ce choix privera Agnès Pannier-Runacher « des leviers » nécessaires pour « régler le problème du climat ». Anne Bringault, directrice des programmes du RAC, note qu’elle n’aura plus la main sur la mobilité électrique et la rénovation des bâtiments.

La fédération redoute une perte des moyens humains

Pour la militante, l’exclusion du périmètre de la Transition écologique, des secteurs aussi pollueurs que les Transports et le Logement, marque un « retour en arrière de près de 20 ans ». Elle rappelle que ces domaines constituent un « enjeu-clé pour réduire la facture énergétique des ménages ». Le RAC prévient d’ailleurs que le ministère pourrait perdre des moyens humains car dépourvu d’une partie de ses anciennes prérogatives. Agnès Pannier-Runacher aura probablement trois fois moins de collaborateurs.

…ainsi qu’une réduction du budget

Aussi, le ministère de la Transition écologique verra certainement son budget taillé puisque ses missions sont réduites. Au mois de février déjà, Bercy prévoyait de nouvelles restrictions dans le Fonds vert et l’électrification des transports. Ce manque de financement pourrait  négativement impacter un secteur clé comme la biodiversité. Mme Pannier-Runacher a rassuré qu’elle se battra pour préserver les moyens de son ministère au périmètre réduit.

Mme Pannier-Runacher rassure sur le démembrement de son ministère

La nouvelle ministre de la Transition écologique a également balayé les critiques sur la limitation de son rôle. Elle a fait valoir que « l’écologie est un sujet transversal », qui va toucher tous les portefeuilles. Par ailleurs, elle estime que « tout mettre dans un seul ministère, ça ne marche pas » parce qu’il y a « une espèce d’administration trop large et pas assez impactante ». Cependant, la ministre promet de veiller à ce que ses collègues traitent des sujets majeurs comme la décarbonation et la biodiversité.

Le Réseau Action Climat croit en Pannier-Runacher

Selon Pannier-Runacher, ce qui compte vraiment c’est la capacité des différents acteurs à travailler de concert pour porter les questions d’urgence. Si elle met en avant un travail en bonne intelligence avec ses collègues, le RAC craint que ces derniers ne soient pas « les meilleurs amis du ministre de la transition écologique ». L’organisation se montre toutefois optimiste. Rappelant que Pannier-Runacher a déjà occupé ce poste entre 2022 et 2024, le réseau pense qu’elle pourra agir rapidement et avec efficacité.

Quitter la version mobile