Afrique : la RDC se dote de son premier data center

Afrique : la RDC se dote de son premier data center

26/08/2024 Non Par Cinquième Pouvoir

La RDC a ouvert mi-août son tout premier data center à Kinshasa. Cette infrastructure est le fruit de la coopération entre le géant informatique africain Open Data Centres et le groupe congolais Texaf. Elle permettra de renforcer l’infrastructure numérique du pays et de booster l’économie numérique nationale.

Une anomalie corrigée ! La République démocratique du Congo (RDC), géant géographique et démographique d’Afrique, dispose désormais d’un data center. Open Access Data Centres (OADC), filiale du fournisseur d’infrastructure numérique WIOCC, a mis en service, le mercredi 14 août dernier à Kinshasa, le premier centre de données dans le pays. Cette opération a été réalisée en partenariat avec la société congolaise Texaf.

Le plus grand data center d’Afrique centrale

Cette nouvelle banque de données serait la plus grande d’Afrique centrale. Précisément située à Silikin Village, dans la commune de la Gombe, elle possède une capacité informatique de 2 MW (dans un premier temps) et un espace blanc de 1 500 m2 pour plus de 550 racks. Elle est alimentée par deux générateurs d’un mégawatt chacun. Chaque générateur consomme en moyenne 20 000 litres de diesel par semaine.

Un centre de données Tier 3

OADC précise qu’il s’agit d’un centre de données Tier 3. Ce qui signifie qu’il offre une duplication de tous les systèmes pour s’assurer d’un fonctionnement 24 heures sur 24, même en cas de coupure de l’électricité (les doublons prenant le relais). Des géants du numérique tels que Microsoft, IBM, Amazon et Oracle utilisent ce genre d’installation pour garantir la disponibilité et la fiabilité de leurs services à tout moment.

Le data center ouvert à tous les opérateurs internet et les services publics

Destiné à héberger des serveurs informatiques, le premier centre de données de la RDC est aussi un Open Access, c’est-à-dire qu’il est ouvert à tous les opérateurs internet. Notamment les sociétés de télécommunications, les fournisseurs d’accès Internet (FAI) et les entreprises de cloud comme Google, Microsoft, Meta et ByteDance (propriétaire de TikTok). Ce centre informatique doit également héberger les serveurs des banques et des institutions publiques.

L’infrastructure répondra à la forte demande en services numériques

OADC « hoste » déjà une dizaine de réseaux et espère atteindre la vingtaine très rapidement. Selon le Belge Christophe Evers, président du conseil d’administration de la banque de données de Kinshasa,  cette nouvelle installation viendra renforcer l’infrastructure numérique de la RDC. Elle répondra aux besoins actuels et futurs des points d’échange dans ce pays confronté à une forte demande en services numériques et en connectivité à haut débit.

Le data center contribuera à la souveraineté numérique

Christophe Evers précise aussi et surtout que cette banque de données va booster l’économie numérique et rendre fiable et accessible au plus grand nombre l’offre des télécoms aux 110 millions d’habitants. Le PCA affirme en outre qu’elle permettra à l’Etat congolais de gagner sa souveraineté dans le domaine du stockage des données. Aujourd’hui encore, même les administrations publiques sont obligées de garder leurs données en dehors du pays parce qu’il n’y a pas l’infrastructure sur place.

Les données, le pétrole de demain

« Avec une infrastructure comme la nôtre, il n’y a plus de raison de garder les données des citoyens congolais en dehors du territoire national. », souligne Christophe Evers. Le dirigeant ajoute qu’à l’ère du tout numérique, la RDC devrait s’approprier ses données. Et cela d’autant que ces data seront le pétrole de demain. Elles permettront de prendre de meilleures décisions, de mieux gouverner, de créer de nouveaux produits et services ainsi que d’innover.

Il faut lever quelques obstacles à l’exploitation avantageuse des données

Mais pour cela, il faudra que les données publiques soient ouvertes et librement accessibles, mais également lever quelques obstacles. La RDC devra principalement mettre en place des cadres juridiques et politiques contraignants, investir massivement et durablement dans les infrastructures et développer des compétences en matière de données gouvernementales ouvertes. Tous les pays africains sont appelés à en de même.