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JO 2024 : un nettoyage social a-t-il cours à Paris ?

Le New York Times a évoqué samedi un « nettoyage social » en cours à Paris dans la perspective des JO 2024. Selon le quotidien américain, les autorités françaises cacheraient les sans-abris pour ne pas que le monde les voit. Le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume, assure qu’il n’y a rien de tel dans la capitale française. Il parle plutôt d’une « mise à l’abri humanitaire ».

Les Jeux olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas. Et les autorités mettent les dernières touches pour montrer le meilleur visage de la capitale au monde entier. Mais ce travail de « relooking » passerait aussi par la chasse aux sans-abris. On les cacherait et les déplacerait hors de la ville pour ne pas que les millions de visiteurs attendus aient à supporter leur vue.

Le préfet de la région Île-de-France nie tout « nettoyage social »

C’est en tout cas ce qu’affirme le New York Times. Le quotidien américain a mis en Une samedi dernier ce titre choc : « la France chasse les sans-papiers à la rue hors de Paris avant les JO ». Il accuse les autorités françaises de procéder à un « nettoyage social » pour conserver l’image de prestige de la capitale. Il n’en fallait pas plus pour faire monter au créneau le préfet de la région Île-de-France. Marc Guillaume, qui sera du grand plongeon dans la Seine ce mercredi avec Anne Hidalgo, assure qu’il n’y aucun « nettoyage social » à Paris.

De 130 à 140 SDF mis à l’abri selon Marc Guillaume

Selon le préfet, 120 000 personnes sont hébergées en ce moment en Île-de-France. Il y aurait même des logements pérennes dans Paris pour des grands marginaux, dont 130 à 140 SDF. Et tous ces efforts se feraient dans le cadre d’un programme spécial lancé il y a quelques années. Marc Guillaume annonce d’ailleurs que ses services ont encore fait une opération la semaine dernière pour mettre à l’abri tout le monde, surtout les femmes et les enfants.

Les associations dénoncent des expulsions déguisées

Fort de tout ceci, le préfet estime que le titre du New York Times « n’a pas de sens ». Mais ce n’est pas l’avis des associations qui dénoncent des expulsions déguisées. Ces opérations de mise à l’abri viseraient en fait à nettoyer la capitale pour les touristes et les caméras du monde entier. Les ONG déplorent que les autorités expulsent les sans-abri en province, notamment les migrants, alors qu’ils ont commencé un processus d’insertion dans la capitale. Pour ces gens là, il faudra tout recommencer.

Des solutions concrètes et des garanties attendues

Les associations rejettent aussi l’existence de « logements pérennes » et « décents ». Elles parlent plutôt de centres de rétention déguisés et d’hébergements low-cost, voire précaires. Une fois la compétition finie, les politiques s’évanouiraient dans la nature aussi vite que l’attention médiatique. Les ONG réclament donc des solutions concrètes pour les sans-abris, ainsi que des garanties pour ne pas qu’ils se retrouvent, dans un mois, à dormir à nouveau dans les rues de Paris.

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