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Les réseaux sociaux responsables du développement de la dépression

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Selon une étude récente de chercheurs spécialisés en politique publique et en éducation, les jeunes adultes adeptes de l’utilisation des réseaux sociaux ont davantage de probabilités de développer une dépression durant une période de six mois. Ce risque de troubles dépressifs relatifs à l’usage des médias sociaux concerne tous les types de personnalité.

Relation significative entre l’utilisation des réseaux sociaux et la dépression

Cette étude intitulée « Associations between social media use, personality structure, and development of depression » est parue récemment dans la revue scientifique Journal of Affective Disorder Reports. Cette recherche a été co-écrite par Renae Merrill, chercheuse doctorante en  politique publique de l’Université de l’Arkansas.

Les auteurs de l’étude admettent que plusieurs recherches précédentes ont associé le développement de la dépression à de nombreux critères. Toutefois, ceux-ci ont souligné que l’on manquait d’études à ce sujet. Aucune ne se focalise sur l’interaction entre diverses caractéristiques de personnalité et l’utilisation des médias sociaux et les troubles dépressifs.

Se centrant sur ces questions de recherche importantes, l’étude a pu constater des liens significatifs et linéaires de dépression pour toutes les personnes, peu importe leurs traits de personnalité.

La comparaison sociale renforce le risque de dépression

Les résultats de l’étude ont montré que, lors de l’utilisation de médias sociaux, les personnes fortement agréables avaient 49% moins de chances de souffrir de dépression que les sujets peu agréables.

En outre, durant une utilisation quotidienne des médias de plus de 300 minutes, les sujets ayant un névrotisme important étaient deux fois plus susceptibles de développer des troubles dépressifs que les personnes dont le névrotisme est léger.

D’autre part, quel que soit le trait de personnalité, les chercheurs ont constaté une association forte entre l’utilisation des réseaux sociaux et la survenue de la dépression.

Pour évaluer la dépression, les scientifiques ont eu recours à un questionnaire relatif à la santé du patient. Pour la mesure de l’utilisation des médias sociaux, ils ont demandé aux participants d’indiquer le temps qu’ils consacraient aux plateformes sociales populaires.

Les chercheurs ont également mesuré leur personnalité via le modèle des Big Five,  un modèle descriptif de la personnalité en cinq traits centraux : l’ouverture, la conscience, l’extraversion, l’amabilité et le névrosisme.

Selon les auteurs de l’étude, la comparaison sociale problématique est susceptible d’accentuer les sentiments négatifs à l’égard de soi-même et d’autrui. Ce phénomène expliquerait pourquoi le risque de survenue de troubles dépressifs augmente avec l’usage des médias sociaux.

En outre, on constate un renforcement de ces sentiments lorsque l’utilisateur s’engage principalement dans des contenus négatifs.

Enfin, les scientifiques ont également constaté qu’une utilisation accrue des réseaux sociaux aboutissait à la réduction des possibilités d’interactions en personne et des activités externes au domicile.

Réseaux sociaux et santé mentale

De par le monde, la principale cause d’invalidité et de mortalité est la dépression. Les résultats de cette étude sont par conséquent importants en termes de santé publique et de prévention.

Selon Merrill, ces découvertes sont cruciales à une époque où la technologie est davantage présente et intégrée au quotidien. Une connexion virtuelle avec les personnes peut accroître le risque de mauvaise communication et de perception erronée. Ce risque entraîne des difficultés relationnelles et le développement potentiel de troubles de santé mentale.

La chercheuse indique en outre que les personnes ont naturellement besoin de connexion sociale et de compréhension.  Selon elle, il est possible d’améliorer les expériences sur les médias sociaux. Pour cela, il convient de devenir davantage conscient de nos émotions et de notre relation avec autrui au sein des divers contextes existentiels.

Via cette prise de conscience, nous sommes en mesure d’améliorer nos relations. Cela est rendu possible en atteignant davantage de sens et de communication partagés. La chercheuse conclut que malgré les différences entre les personnes, il est possible de créer une culture d’empathie et de bienveillance.

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