Des experts du Dartmouth College (USA) ont pensé et conçu une IA unique en son genre. Sa spécificité est qu’elle peut dénicher des problèmes mentaux en étudiant les messages écrits sur les différents réseaux sociaux.
Une intelligence artificielle afin de dénicher les soucis mentaux sur les réseaux
Leurs travaux, dévoilés dans un article d’étude en prépublication sur le serveur dénommé arXiv, sont apparus durant la 20ème édition de la conférence internationale. Les thèmes de cette dernière étaient l’intelligence web et la technologie des agents intelligents.
Les experts y ont exposé la manière dont ils ont effectué l’entraînement d’une IA à dénicher trois genres de soucis mentaux via les messages rédigés par des utilisateurs de portails sociaux. C’est, de façon plus précise, des troubles émotionnels tristement réputés. Il s’agit des problèmes suivants : dépression majeure, bipolarité ainsi que troubles anxieux.
Ces tests ont été effectués sur le portail social Reddit, pour différentes causes. Premièrement, ce dernier est un réseau où l’on peut communiquer aisément par écrit et qui intègre de multiples internautes actifs (environ 430 millions si on se fie au rapport). Il y a également un anonymat des internautes. Les portails sociaux représentent un excellent moyen afin d’avoir accès aux comportements des internautes. Les renseignements sont volontaires et publiques. Ces derniers sont publiés afin que d’autres puissent les consulter.
Cet « entraînement » s’effectue en différentes phases. Les experts ne sont pas les premiers à se pencher sur l’étude des émotions en se basant sur les plateformes sociales. Ces spécialistes ont par conséquent débuté leur travaux en se basant sur des sets de renseignements existants, avant d’alimenter eux-mêmes leur intelligence artificielle via des posts Reddit. Ces derniers ont recherché, pour chaque famille de trouble, 1997 internautes ayant dit avoir subi un diagnostic. Les experts ont aussi attribué 1997 autres internautes n’ayant fait aucune affirmation et n’ayant jamais parlé de ces thèmes à un groupe test, dans le but d’effectuer une comparaison des deux.
Une IA permettant un étiquetage des émotions sur les réseaux
Près de 70 % des publications de ces internautes ont été utiles par rapport à l’entraînement de l’intelligence artificielle, environ 15 % étaient pertinentes pour des méthodes de validation, et enfin 15 % afin d’effectuer un test réel du modèle. La formation de ce dernier a permis un « étiquetage » des émotions dévoilées dans les messages des utilisateurs et l’obtention d’une cartographie des transitions émotionnelles entre les messages dans le but qu’un message puisse avoir un étiquetage avec ce qui suit : « joie », « colère », « tristesse », « peur », « pas d’émotion » ou un mélange de ces derniers.
Effectivement, les soucis émotionnels concernés (dépression majeure, bipolarité et anxiété) dévoilent des « schémas émotionnels » divers et variés. Les spécificités en lien avec les humeurs sont des aspects primordiaux pris en compte afin de définir ce genre de problèmes.
Via ces différentes « étiquettes » émotionnelles, les experts ont conçu un genre de « carte » qui dévoile la manière dont les internautes vont d’un état émotionnel à un autre, dans la manière dont ils communiquent.
Facteur émotionnel : quel est son niveau de fiabilité ?
Selon les spécialistes, le côté abstrait des émotions offre la possibilité d’optimiser l’efficacité de l’IA dans le temps, puisque ces dernières sont indépendantes des thèmes dont on parle. Les outils concernés se basent plus sur le contenu des messages. Cette méthode est fiable mais recèle aussi de points faibles. L’étude psycholinguistique est une autre technique abordée par les experts.
Quel est le but d’un « scan » des plateformes sociales pour dénicher des individus touchés par des soucis émotionnels ? Selon les experts, cette méthode va offrir la possibilité de trouver des internautes qui ne vont pas subir un diagnostic ou aller demander de l’aide. Énormément de personnes atteintes de soucis mentaux ne vont pas demander de l’aide, et cela pour des raisons diverses et variées : traumatismes, coûts trop conséquences, absence d’accès aux services ou encore minimisation … Par contre, affirment les experts, ils pourraient chercher de l’aide si on les y encourage.
Les recherches sur ce thème ne font que débuter. Les spécialistes espèrent effectuer un test de leur modèle sur d’autres portails sociaux, dans le but de définir s’il est assez « robuste » afin d’être utilisé sur la totalité des sites. Ces derniers désirent effectuer un affinage du modèle de classement des émotions, ou encore s’attaquer à l’étude d’autres genres de contenus, comme par exemple des images ou des vidéos. Les experts veulent approfondir le sujet de l’influence des heures de publication, ou le nombre de posts rédigés par un même internaute.