Ukraine : quelle forme pourrait prendre la guerre entre la Russie et l’Europe ?
26/02/2022
Après plusieurs semaines de faux espoirs d’un retrait de ses troupes de l’est du pays, la Russie a lancé jeudi à l’aube une opération militaire de grande envergure sur l’Ukraine. Cette agression a été condamnée par la plupart des puissances mondiales. Mais celles-ci n’ont pas encore prévu une intervention de leur armée. N’empêche que bon nombre de personnes craignent une troisième guerre mondiale. Compte tenu des capacités nucléaires des protagonistes, le conflit pourrait prendre d’autres formes.
Plus de 8 000 têtes nucléaires pour les Etats et la Russie
La Russie a lancé, jeudi matin, une grande opération militaire sur l’Ukraine pour faire de ce pays une zone tampon avec l’Union européenne (UE). Les troupes russes ont visé plusieurs sites stratégiques dont des bases de l’armée ukrainienne. Cette attaque fait craindre le déclenchement d’une nouvelle guerre mondiale en cas de réactions des Alliés. Mais, selon des analystes géopolitiques, cette inquiétude doit être balayée. En effet, chaque puissance redoute des conséquences graves à cause des armes de destruction massive de part et d’autre. Moscou et Washington dispose par exemple, à eux deux, de plus de 8 000 têtes nucléaires. Ce serait donc une folie d’aller jusqu’à une confrontation militaire directe.
L’Ukraine très stratégique pour Poutine
Les Etats Unis et la Grande-Bretagne le savent très bien. C’est pourquoi, ls ont rapidement retiré leurs entraîneurs et conseillers militaires d’Ukraine. Il y a quelques jours, le président américain Joe Biden avait déjà indiqué qu’il ne déploierait pas de troupes en Ukraine. Du côté de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), une intervention est d’autant inenvisageable que l’Ukraine n’est pas l’un de ses membres, bien que ce pays ait manifesté son intérêt depuis les années 2000.
Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a fait comprendre qu’il ne cautionnerait jamais l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN. Il considère cet ancien territoire de l’ex URSS comme un État vassal dans le même style que la Biélorussie, qui lui est proche. Il voit surtout ce pays comme une zone tampon qui servira à freiner l’expansion de l’alliance européenne.
Des sanctions sévères contre des dirigeants et groupes russes
Pour certains politologues, Poutine n’a pas l’intention d’aller au-délà de l’Ukraine. Il voudrait simplement annexer ce pays comme la Crimée en 2014 pour repousser l’OTAN loin de ses frontières. La vie devrait donc continuer son cours… Toutefois la guerre pourrait se faire d’une autre manière. D’abord sous forme de sanctions sévères. Les premières punitions économiques sont déjà tombées depuis jeudi. En effet, l’Union européenne, réunie en sommet à Bruxelles, a annoncé une série de mesures contre la Russie dans des secteurs aussi variées que l’énergie, la finance et les transports. Elle a frappé autant les entreprises que des personnes proches de Poutine.
Les Etats Unis, eux, ont visé des banques, des dirigeants et des exportations russes. La plus grande victime est sûrement le géant de l’énergie Gazprom, qui pourrait perdre d’importants marchés et se voir empêcher de lever des fonds en Europe. De fait, l’Allemagne a reporté son accord à l’énorme gazoduc Nord Stream 2 en provenance de Russie. Face à ces coups très durs pour son économie et ses expatriés, Moscour pourrait répliquer par des sanctions similaires. Mais il pourrait aussi frapper d’une autre façon, par des attaques terroristes sur le web.
De possibles attaques informatiques d’envergure
Les Occidentaux prennent actuellement leur disposition pour contrer d’éventuelles cyberattaques d’envergure. Le Centre national de cybersécurité et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ont appelé les entreprises et l’Elysée au renforcement de la vigilance. Cet avertissement vaut d’autant plus que, quelques jours avant l’invasion russe, des sites gouvernementaux ukrainiens ont été attaqués. Des actions de ce type peuvent paralyser toute l’administration et des infrastructures nationales critiques.