De nos jours, il est courant d’entendre dire que l’intelligence artificielle (IA) représente une menace pour l’humanité. AInsi, on entend souvent dire également qu’elle pourrait signifier la fin de l’humanité. Le quotidien The Sun a récemment recueilli l’avis d’experts en IA à ce sujet.
L’intelligence artificielle est partout dans nos vies
À l’heure actuelle, la plupart des personnes utilisent un dispositif d’IA intégré à leur vie de tous les jours. Les utilisateurs ont par exemple recours à Siri pour vérifier les prévisions météorologiques de la journée ou à Alexa pour éteindre les lumières de leur domicile. Il s’agit de variantes de l’intelligence artificielle dont nous n’avons pas véritablement conscience, explique le quotidien américain.
Toutefois, malgré l’utilisation massive et généralisée de cette technologie relativement inoffensive dans presque tous les domaines de la vie, certains craignent que l’IA et les robots pourraient un jour venir à bout de l’humanité.
Plusieurs personnalités incontournables du domaine des sciences et des technologies telles que Stephen Hawking et Elon Musk se sont prononcées au sujet d’une menace potentielle de la technologie pour l’humanité. Cette thématique apocalyptique a été en outre exploitée ces dernières années dans divers articles et films.
En 2020, Elon Musk avait expliqué au New York Times qu’il était possible que l’IA soit un jour dotée d’une intelligence supérieure à celle des humains. Selon le PDG de Tesla, l’IA est susceptible de dépasser la race humaine d’ici 2025. Dans pareil contexte, les évènements deviendraient instables ou bizarres, avait précisé Musk.
Toutefois, selon la plupart des experts en intelligence artificielle, les prédictions de Musk sont inexactes. L’humanité n’a rien à craindre de l’intelligence artificielle, du moins pas encore, affirment-ils.
L’étroitesse de l’intelligence artificielle
La crainte d’une potentielle mainmise de l’IA sur l’humanité a comme origine l’idée que les machines acquerront une conscience et qu’elles se retourneront contre les humains.
Cependant, pour que l’IA en soit capable, elle devrait non seulement se doter d’une intelligence sembable à celle des humains, mais également pouvoir prévoir le futur ou planifier avec anticipation.
Selon les experts, dans l’état actuel des choses, l’intelligence artificielle ne dispose pas de ces compétences.
« L’objectif longtemps poursuivi d’une IA générale n’est pas pour demain. Nous ne sommes simplement pas en mesure de créer une IA générale adaptable. Nous ne savons pas non plus combien de progrès sont encore nécessaires pour y parvenir », explique Matthew O’Brien, ingénieur en robotique du Georgia Institute of Technology sur Metafact.
Actuellement, le fait est que les machines fonctionnent généralement de la manière dont elles sont programmées. Par ailleurs, nous sommes loin du développement d’une ASI, une superintelligence artificielle nécessaire pour qu’une telle mainmise sur l’humanité soit réalisable, estime le spécialiste.
L’année dernière, Kate Crawford, co-fondatrice de l’Institut AI, avait expliqué que l’intelligence artificielle n’est ni intelligente ni artificielle. Crawford avait précisé que la fabrication de l’IA résulte de ressources naturelles et qu’une main-d’œuvre humaine effectue finalement les tâches pour que les systèmes apparaissent autonomes.
Actuellement, la majorité des technologies d’IA sont « étroites » ou « faibles ». L’intelligence artificielle faible (Weak Artificial Intelligence) n’est capable de se concentrer que sur une problématique précise. En d’autres termes, ses connaissances ne sont applicables qu’à quelques tâches spécifiques.
« Les systèmes d’apprentissage automatiques et l’IA sont encore loin d’être capables de résoudre le difficile problème de conscientisation. Ils ne sont pas encore du tout capables de générer des objectifs propres qui diffèrent de leur programmation », souligne George Montanez, un expert en science des données des données chez Microsoft.
L’IA pourrait stimuler notre compréhension de nous-mêmes
D’autres experts vont plus loin et affirment que l’IA ne représente pas un danger pour l’homme. Selon eux, l’IA pourrait également nous aider dans notre compréhension de l’être humain.
Selon Antonio Chella, professeur de robotique en poste à l’Université de Palerme, l’IA et la technologie nous permettent aujourd’hui de simuler dans les robots des théories liées à la connaissance et à la conscience, et aux champs des émotions, de l’intelligence et de l’éthique. Ces différentes théories peuvent ensuite être comparées sur une base scientifique.
Le scientifique explique que nous pouvons ainsi avoir recours à l’IA et à la robotique pour mieux nous comprendre nous-mêmes.
« Je pense que l’IA ne constitue pas une menace. Il s’agit plutôt d’une opportunité pour devenir de meilleurs humains via une meilleure connaissance de nous-mêmes », affirme-t-il.
Les risques de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle constitue néanmoins un risque pour l’homme.
Ben Nye, directeur des sciences de l’apprentissage à l’Université de Californie du Sud cite des risques tels que la militarisation, la suroptimisation et l’effondrement écologique.
Nye estime que si l’objectif de l’IA est de tuer ou de déstabiliser des nations, la libération accidentelle ou expérimentale d’un IA virale de type militaire pourrait être un des prochains scénarios cruciaux du Projet Manhattan.
« On assiste déjà à des attaques informatiques virales plus intelligentes orchestrées par des acteurs soutenus par un État. C’est assurément la manière dont cela commence. »