Plusieurs initiatives technologiques sont en cours de développement afin de lutter contre le changement climatique. Des innovations dans les technologies de stockage d’énergie seraient capables de nous permettre de respecter les objectifs climatiques.
Toutefois, la technologie à elle seule n’est pas en mesure de limiter le réchauffement climatique, font valoir d’autres spécialistes du secteur technologique.
Innovations technologiques
Les conséquences du changement climatique deviennent de plus en plus dévastatrices. Le monde s’empresse d’apprivoiser les effets catastrophiques des conditions météorologiques extrêmes. De leur côté, les scientifiques tablent sur la découverte de solutions innovantes pour endiguer l’impact du réchauffement climatique.
Leurs efforts sont renforcés par des technologies émergentes telle que l’intelligence artificielle, le cloud hybride ou encore la technologie quantique. Ainsi, un certain nombre d’innovations technologiques pour lutter contre le réchauffement climatique apportent des solutions non négligeables.
Actuellement, des chercheurs d’IBM travaillent à la conception d’une technologie capable de capturer le dioxyde de carbone, l’un des principaux moteurs du changement climatique. Cette solution stocke le CO2 sous forme solide au sein de la roche, minimisant ainsi son impact sur la planète.
« Une fois le dioxyde de carbone capturé à partir de diverses sources, nous devons en faire quelque chose pour le stocker à plus long terme. Nous assurer qu’il ne se retrouve pas dans l’atmosphère », a récemment déclaré Mathias Steiner, directeur de recherche pour IBM au Brésil. « Il existe beaucoup d’espace vide disponible dans la formation rocheuse à l’échelle mondiale. Nous avons donc cherché comment injecter du dioxyde de carbone sous forme liquide et comment le minéraliser en le transformant en solide. »
Parallèlement, le stockage d’énergie renouvelable réduit également la dépendance aux combustibles fossiles en facilitant l’orchestration de l’énergie à l’échelle du système grâce à l’écrêtement des pics, à l’intégration des ressources énergétiques distribuées et à la réduction des émissions de carbone soutenant les pays dans la « course au zéro carbone », explique Luiz Avelar, directeur stratégique de Envision Digital, sur le site du World Economic Forum.
Toutefois, malgré ces avancées significatives, certaines voix se font plus critiques. Plusieurs spécialistes émettent des réserves quant au rôle de la technologie dans la lutte contre le réchauffement climatique.
La technologie n’est qu’un pan de la solution
« La technologie ne viendra pas seule à bout du changement climatique », met en garde Shira Ovide, la rédactrice en chef de la section technologique du New York Times.
« Bien souvent, la technologie n’est pas aussi importante. Pensez à certains des grands problèmes auxquels nous sommes confrontés : la pandémie de coronavirus, le changement climatique, le racisme systémique, les inégalités de richesse et de santé, l’augmentation des homicides et les menaces pesant sur la sécurité et sur l’éducation et la sécurité sociale faisant défaut à de nombreuses personnes. »
La technologie n’est pas responsable de ces problèmes. Toutefois, il ne faudrait pas croire non plus qu’elle peut les résoudre.
« Je crains que notre diffamation ou notre glorification de la technologie et des entreprises technologiques nous fasse perdre de vue ce qui est réellement fondamental », ajoute Ovide.
« La technologie est peut-être une partie de la solution. Cependant, généralement, nous devons trouver les réponses grâce à la volonté humaine collective et à des actions efficaces. »
Uber n’est pas l’unique responsable de travail précaire et des problèmes économiques de nombreuses personnes. La volonté de déplacer les industries polluantes dans l’espace de Jeff Bezos est peut-être délirante. Toutefois, Amazon n’est pas uniquement responsable du réchauffement climatique.
Si Facebook luttait davantage dans les fausses nouvelles, cela ne permettrait pas d’effacer l’origine profonde des doutes des antivaccins. Par ailleurs, nos enfants ne seraient pas totalement en sécurité si les écoles étaient équipées de caméras de reconnaissance faciale.
« Nous pouvons voir les façons dont les humains ont déployé la technologie comme des outils pour le bien. Nous devons faire plus pour atténuer les inconvénients de la technologie dans notre monde. Mais je crains aussi que nous – et moi aussi – surévaluions l’importance de la technologie. »
Le changement climatique est un problème profondément enraciné
Récemment, la chroniqueuse du New York Times Somini Sengupta écrivait qu’il est technologiquement viable pour les pays rejetant le plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère de passer rapidement à une énergie propre et d’arrêter la destruction des forêts.
Il s’agit cependant de choix litigieux, perturbateurs, onéreux et difficiles à accepter pour nombre de gouvernements.
Des problèmes tels que le changement climatique sont profondément enracinés et difficiles à affronter. Par ailleurs, il est facile de laisser distraire en tablant sur le fait que la technologie va sauver la situation.
Par ailleurs, un optimisme irréaliste concernant les solutions technologiques des voitures sans conducteur a poussé certains politiques à réfléchir davantage aux initiatives de transport en commun ou à d’autres mesures de réduction des émissions.
Plusieurs spécialistes ont fait part de leurs inquiétudes concernant le fait que la recherche de technologies capables d’aspirer d’importants volumes de CO2 dans l’atmosphère ne motive le secteur industriel à repousser ses efforts de prévention des émissions nocives.
Selon la rédactrice experte en technologie du New York Times, des solutions technologiques ambitieuses peuvent apporter une réponse aux défis collectifs. Toutefois, il est nécessaire de mettre ces solutions en perspective.
« Il est en effet facile de réaliser un mauvais diagnostic des problèmes et de s’attendre à des solutions relativement indolores. La technologie n’est en outre pas de la magie, il n’y a pas non plus de solution miracle. »