Afin de dénicher en temps réel, ou quasiment, des comportements « suspects », des caméras de vidéosurveillance « intelligentes » ont été installées par le maire de Suresnes, dans le département des Hauts-de-Seine. Le haut fonctionnaire français Guillaume Boudy (qui fait partie du parti Les Républicains) a conclu un partenariat avec une société de la ville, nommée XXII Group, dans le but d’expérimenter un système d’IA. L’entreprise concernée souhaite tester ses algorithmes dans la réalité tandis que le maire de la ville de Suresnes désire que la police municipale soit mieux utilisée, tout en réduisant le nombre de patrouilles impertinentes.
Caméras de vidéosurveillance : quelle est leur utilité ?
Le test doit s’étaler sur une durée d’un an et demi (18 mois) avec plus de dix caméras sur les 89 présentes sur la ville qui sont concernées. Ce sont surtout celles étant dans des endroits où les incivilités sont fortes qui ont été ciblées par le projet. Les caméras présentent la particularité d’être programmées afin de dénicher les rodéos sauvages, les infractions de la route, les rassemblements d’individus ou encore des dépôts d’ordures non autorisés.
Quand une photo n’étant pas normale est dénichée, elle arrive de façon prioritaire dans le centre urbain de supervision. Puis, l’opérateur (en analysant les images) prend la suite la décision de faire appel aux services de la police municipale ou non. Jusqu’à maintenant, les clichés arrivent aléatoirement. Ainsi, il est nécessaire d’avoir de la chance afin de dénicher une action en temps réel.
Aucune reconnaissance faciale
Même si un partenariat a été conclu, le projet demeure à l’arrêt car en attente d’une validation de la Cnil, la fameuse commission nationale de l’informatique et des libertés. Un criminologue de renom affirme que lorsqu’il n’y a pas d’identification personnelle ni de stockage des informations, il n’y a aucune barrière à un tel projet.
Il faut savoir que la reconnaissance faciale effectuée en temps réel n’est pas autorisée dans l’espace public, au même titre que la biométrie. L’algorithme utilisé pour ces caméras de surveillance ne va pas effectuer une identification des visages, des habits ou encore des voitures (via les plaques d’immatriculation). Ainsi, les verbalisations ne seront pas automatiques, loin de là. Le but premier de ce projet d’IA et de vidéosurveillance est d’optimiser le plus possible le travail de terrain avec l’envoi d’agents dans les endroits où les infractions ont été commises. Parallèlement, le maire de la ville de Suresnes se dit contre la reconnaissance faciale.
Et pour ce qui est de l’efficacité de ce système ?
C’est là que le scepticisme est de mise. Cependant, on peut affirmer que cette IA est un réel plus par rapport à la vigilance. Quand on observe continuellement des écrans où l’inaction est quasiment toujours présente, bénéficier d’un cliché choisi peut vraiment aider. Or, ce système est une IA réactive, ce qui signifie que l’algorithme donne une réaction seulement quand il déniche quelque chose de suspect. Par conséquent, l’intelligence artificielle ne peut pas stopper les faits.
En plus, il faut prendre en compte que quand le cliché est envoyé sur l’écran de contrôle, il faut encore que l’opérateur l’étudie, le décortique afin de constater qu’il n’y ait pas un interprétation erronée du système. Seulement par la suite, une équipe peut appelée afin d’intervenir sur place si besoin. Au final, on comprend pourquoi ce système de vidéosurveillance par IA n’est encore qu’à l’heure actuelle qu’une simple expérimentation. En 2021, on ne peut pas tout miser sur cette intelligence artificielle.