Recréer un humain via un robot est une mission complexe. Comment concevoir un cerveau humain ? Les experts ont déjà débuté la modélisation des synapses et des neurones dans les logiciels et le matériel. Peut-on construire un robot pouvant se déplacer comme un humain ? Les spécialistes façonnent déjà des muscles, des articulations ainsi que des tendons artificiels pour les robots bipèdes.
L’un des défis majeurs du futur est de façonner un robot entièrement humain avec une vraie peau. Pour cela, il y a tout d’abord une interrogation qui se pose autour des dimensions : avec ses 1,5 à 2 mètres de côté, la peau est l’organe du corps humain le plus massif. Puis, il y a toutes ses nombreuses fonctions. En plus de protéger nos organes, la peau a des récepteurs spécifiques qui permettent de dénicher diverses sensations : la pression, la forme, les vibrations, la température ainsi que la possibilité de capter une multitude de sensations au moindre contact, sur la totalité du corps.
Une puissance de calcul inédit et titanesque
Ainsi, un professeur de systèmes cognitifs à l’université technique de Munich nommé Gordon Cheng a conçu un unique bras robotique avec de la peau électronique, le traitement des données se faisant via des techniques informatiques basiques. Ce dernier était certain que les systèmes dont se sert le corps humain seraient un modèle nettement plus pertinent.
Le professeur explique que quand il se sert de la puissance conventionnelle afin de donner du sens aux données, cela marche. Or, quand on tente de passer à un niveau supérieur, beaucoup d’ordinateurs sont nécessaires. Il affirme également que l’un des aspects les plus pertinents du système biologique est qu’il ne transmet pas de renseignements au cerveau tant que quelque chose ne bouge pas et que cela n’est pas obligatoire.
Concevoir des « cellules » de peau
La laboratoire de cet expert a conçu de véritables « cellules » de peau munis de différents capteurs : mouvement, pression ainsi que diverses sensations, donnant des informations uniquement lorsqu’un changement a lieu. Il faut savoir que le système se basant sur les événements diminue la consommation d’énergie d’environ 90 %. Ainsi, l’usage général de ces cellules est plus réalisable.
Le laboratoire allemand de l’université de Munich s’est servi de cellules afin d’effectuer le recouvrement d’une part conséquente d’un robot ayant une taille humaine. Ce dernier, nommé H-1, peut se servir d’un retour d’information des cellules pour procéder à l’ajustement de ses mouvements. En effet, les cellules sur ses bras lui offrent la possibilité de définir la pression correcte dont il doit se servir dans le but d’effectuer un câlin, alors que les cellules présentes sur la plante des pieds lui permettent d’évoluer sur une multitude de terrains en adaptant sa marche.
Peau robotique : une progression pour la santé ?
Au même titre que la peau humaine, la peau des robots doit aussi alerter par rapport à la douleur. Pour cela, un mécanisme d’alerte précoce est nécessaire afin que le robot soit prévenu par rapport à d’éventuels dommages.
L’université australienne RMIT a pensé et conçu un prototype de peau robotique pouvant faire face à la douleur et créant de façon réaliste la manière dont la peau déniche en continu des sensations comme par exemple la température avec les sensations de chaud ou de froid. Néanmoins, la douleur n’est perçue que quand certains niveaux sont atteints : lorsque la chaleur devient assez puissante pour dégrader la peau, par exemple.
La sensibilité de la peau électronique pourrait être mieux adaptée afin de recréer d’autres conditions cutanées, comme par exemple les coups de soleil. Et concevoir ces affections dans la peau d’un robot permettrait aux experts se penchant sur les versions biologiques à avoir une meilleure compréhension du phénomène afin de penser à un traitement optimal.