Les maisons écossaises seront les premières au monde à utiliser de l’hydrogène 100% vert
03/12/2020Des centaines de foyers écossais deviendront bientôt les premiers au monde à utiliser de l’hydrogène 100% vert pour chauffer leurs propriétés et préparer leurs repas, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
Le pays vient en effet de lancer un essai, le « National Grid’s hydrogen projet », visant à aider les ménages écossais à remplacer le gaz combustible fossile.
300 maisons chauffées à l’hydrogène sans carbone
Quelque 300 foyers de Fife, dans l’est de l’Écosse, participeront à cette expérience. Ces habitations seront équipées de chaudières à hydrogène, d’appareils de chauffage et d’appareils de cuisson gratuits. Ces installations seront utilisées pendant plus de quatre ans dans le cadre du plus grand test visant à déterminer si l’hydrogène sans carbone, fabriqué à partir d’énergie renouvelable et d’eau, est susceptible d’aider à atteindre les objectifs climatiques de la Grande-Bretagne.
Ce projet est l’initiative du National Grid, le gestionnaire de réseau de transport britannique. Les maisons écossaises commenceront à recevoir du gaz vert à partir de la fin de 2022, sans frais supplémentaires. Jusqu’à 1000 foyers pourraient être inclus si la première phase de l’essai est couronnée de succès.
L’essai bénéficie du soutien du régulateur de l’énergie, Ofgem, qui a injecté 18 millions de livres sterling (près de 20 millions d’euros) pour développer le projet pionnier. La subvention fait partie d’un concours de financement qui soutient l’innovation pour aider à préparer les réseaux énergétiques britanniques à un avenir sobre en carbone. Le gouvernement écossais soutiendra le projet avec une subvention de 6,9 millions de livres sterling (7,6 millions d’euros).
Le financement de 56 millions de livres (près de 62 millions d’euros) de l’Ofgem permettra de soutenir également un projet de 12,7 millions de livres sterling (14 millions d’euros) du National Grid. Ce dernier mènera des essais d’hydrogène « hors ligne », en utilisant d’anciens tuyaux de réseau de gaz, pour tester la sécurité du transport de l’hydrogène gazeux à travers le pays.
En finir avec les combustibles fossiles
L’hydrogène vert est un élément central du plan du gouvernement visant à sevrer la Grande-Bretagne des combustibles fossiles. Il peut en effet être utilisé de la même manière que le gaz combustible fossile sans produire aucune émission de carbone. Il s’agit d’un avantage particulièrement important pour le secteur du chauffage central, qui représente près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre du Royaume-Uni. 85% des foyers britanniques utilisent une chaudière à gaz.
« Si nous voulons vraiment atteindre un avenir net zéro, nous devons remplacer le méthane par des alternatives vertes comme l’hydrogène », a déclaré Antony Green, responsable du projet hydrogène du National Grid. Des secteurs tels que le chauffage sont difficiles à décarboner, et l’importance des réseaux de gaz pour l’approvisionnement énergétique actuel du Royaume-Uni signifie que des projets comme celui-ci sont cruciaux si nous voulons fournir une énergie à faible émission de carbone, de manière fiable et sûre à tous les consommateurs.»
Les fonds restants de l’Ofgem dans le cadre de son concours annuel d’innovation de réseau seront attribués à trois projets pionniers. Ces derniers visent à utiliser les nouvelles technologies pour améliorer les sous-stations électriques, stabiliser les systèmes de contrôle de tension et renforcer les tours de transmission d’électricité.
« Les projets gagnants sont ceux qui ont montré le plus grand potentiel pour faire des sauts technologiques révolutionnaires dont nous avons besoin pour construire un système énergétique plus vert et plus juste à moindre coût pour les consommateurs », a déclaré Jonathan Brearley, directeur général d’Ofgem.
« Le Royaume-Uni doit continuer à faire progresser les nouvelles technologies à faible émission de carbone, nécessaires pour répondre à l’ambition audacieuse de révolution industrielle verte du gouvernement », a déclaré Kwasi Kwarteng, le ministre britanique de l’Énergie.