Le gouvernement façonne un outil de reconnaissance faciale unique pour mobiles, se nommant Alicem. Son utilité ? La connexion aux services publics avec un fort taux de certitude sur l’identité de l’individu. Néanmoins, le concept fait l’objet de vives critiques. En test depuis plus d’un an, la sortie de Alicem devait se faire en novembre 2020. En effet, il était question à la base d’un déploiement pour les fêtes de cette année. Auparavant, la plateforme web du ministère de l’Intérieur parlait même d’une ouverture au grand public avant en 2019. Au final, Alicem ne sera normalement lancé qu’en … 2022.
Quel objectif et quelles informations sont en jeu ?
Grâce à Alicem, la finalité du gouvernement est d’offrir à la possibilité à la population d’accéder à chaque service partenaire de FranceConnect. Portail facilitant l’accès aux services publics, vous pourrez ainsi vous servir de Alicem afin d’aller sur la plateforme des impôts, le portail web de l’assurance maladie ou encore le site ANTS (permettant d’obtenir une carte grise, un passeport ou encore une carte d’identité). Actuellement, il faut savoir que FranceConnect gère environ 700 services publics.
Alicem, application de reconnaissance faciale dont la finalité est l’authentification d’un individu, doit se servir d’informations personnelles afin de fonctionner. Les données sont de plusieurs types : des renseignements d’identification de la personne, des informations afin de contrôler le titre appartenant à l’individu, des renseignements sur l’historique des échanges en lien avec le compte Alicem et enfin, un seul identifiant pour le service de notifications ainsi que pour l’identification de l’équipement terminal de communications électroniques.
Quels sont les dangers d’Alicem ?
Grâce à Alicem, vous pourrez offrir une preuve de votre identité sur le web, et cela de façon entièrement sécurisée. Dans ce but, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information fait tout le nécessaire afin d’offrir un haut degré de fiabilité et de solidité pour la solution d’identification électronique face aux risques d’usurpation d’identité sur la toile. Néanmoins, par rapport à l’informatique, il n’y a pas de danger zéro. Ainsi, il en va de même pour Alicem.
En plus, le projet connaît plusieurs soucis au niveau de la conception, de la gestion ou encore de la sécurisation. Un expert dans le domaine de la sécurité informatique, nommé Baptiste Robert, a confirmé cela avec plusieurs tweets expliquant les problèmes rencontrés. Ce dernier est notamment connu pour avoir corriger un souci de sécurité dans la messagerie souveraine française.
Alicem : que dit la CNIL à ce sujet ?
Il y a déjà deux ans, la célèbre CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) s’est attardée sur le cas Alicem. S’en est suivie une délibération, apparue au Journal officiel le 16 mai 2019, après la publication du décret n° 2019-452 du 13 mai 2019 qui valide la conception d’Alicem. Ainsi, les dispositions envisagées par cette nouvelle solution d’identification électronique sur la toile ont été évaluées selon le Règlement général sur la protection des données.
Néanmoins, ce sont les dispositions du règlement général sur la protection des données par rapport au consentement qui ont dégradé ce qu’avait construit Alicem. Même si la CNIL relève qu’un accord de la personne est en effet sollicité pour la création d’une identité Alicem, ce dernier se révèle être bancal. En effet, s’il y a refus, il n’est alors plus possible de concevoir ladite identité par des solutions alternatives.