Deux géants dénichent une campagne de désinformation russe
18/09/2020Au même titre que pour l’élection présidentielle d’il y a quatre ans aux États-Unis, les réseaux sociaux sont au centre des questions de fausses informations et de désinformation, et cela à seulement quelques petites semaines de l’élection, se déroulant au début du mois de novembre. Récemment, le géant Facebook a affirmé avoir procédé au démantèlement d’un « petit réseau » de manipulation géré en Russie.
Campagne de désinformation russe : treize comptes trouvés sur Facebook et cinq sur Twitter
Treize pages et comptes du réseau social Facebook ont été suspendus. Leur point commun était d’être en lien avec des individus qui font partie (ou qui sont liés) à la « Internet Research Agency ». Il s’agit d’une agence ayant des liens avec le Kremlin et accusée d’avoir effectué une campagne en faveur de Donald Trump et contre Hillary Clinton il y a quatre ans. Néanmoins, ces comptes étaient peu populaires car suivis seulement par près de 200 Américains sur près de quatorze mille abonnés au total (avec en majorité une provenance des abonnements de pays arabes). Ces comptes ont été dénichés par le FBI. Facebook affirme que cette campagne de désinformation russe a été arrêtée à une phase peu avancée.
Un autre réseau social extrêmement puissant, Twitter, a également annoncé avoir procédé à la suspension de cinq comptes ayant des liens avec une plateforme usurpant l’identité d’un média indépendant nommée « PeaceData ». Ce dernier effectuait des partages d’articles dont les thèmes concernaient surtout la corruption ou encore le réchauffement de la planète. En plus, le groupe affirmait publier des sujets dissimulés au grand public. Au final, le réseau social Twitter annonce que c’était une manipulation d’acteurs en lien avec la Russie.
Des dangers modernes
La spécificité de ces actions de désinformation est qu’elles semblent marcher avec un recrutement de journalistes (qui sont eux aussi dupés), dont la mission est l’écriture et le partage articles. En effet, il n’y a aucune preuve que ces derniers n’étaient pas sincères dans leur travail d’écriture.
Il y a 3 ans, le groupe Facebook garantit avoir effectué le démantèlement de près de cent réseaux de pages et de comptes mettant en avant ce genre de fake news. Si depuis la dernière élection présidentielle américaine, il y a quatre ans, le réseau social, au même titre que Twitter, ont optimisé leurs méthodes de détection et de neutralisation de ce genre d’informations, ils devront faire face à un enjeu majeur lors du jour J : s’il y a des scrutins extrêmement serrés et des résultats tardifs, les réseaux sociaux Facebook et Twitter ont peur de la survenue d’actions ponctuelles lors de la soirée électorale. Le but commun de ces dernières serait évidemment de diffuser, essentiellement dans les médias, de faux renseignements.
Les élections aux USA : période idéale pour les fake news
Les différents acteurs, étrangers et nationaux, qui mènent ces opérations, ont perfectionné leurs techniques dans le but d’être moins aisément repérés. Plus discrets, ils sont aussi moins performants, et la coopération entre les différentes plateformes, les autorités et la société civile offre la possibilité de les stopper en règle générale avant qu’ils soient parvenus à se façonner un public conséquent.
Depuis trois ans, Facebook dit avoir procédé au démantèlement d’une centaine de réseaux dans le monde pour « attitude inauthentique coordonné », dont environ douze ayant un lien direct avec l’IRA, qui essayait de populariser des fake news, des théories complotistes ou des contenus haineux. Le portail devra faire face à de plus en plus de tentatives s’il y a une longue incertitude par rapport aux résultats électoraux américains, qui est « une période idéale », pour la prolifération de fake news et de diverses rumeurs.
Le groupe de Mark Zuckerberg affirme être focalisé sur des opérations ne construisant pas de réseaux, mais patientant jusqu’au bon instant afin de diffuser du faux contenu. Effectivement, Facebook pense avoir affaire à des méthodes de genre « hack-and-leak », où des entités en lien avec des États donnent des renseignements piratés aux médias et utilisent les réseaux sociaux afin de les proliférer en masse. C’est ce qui s’était notamment déroulé avec les fameux courriels de l’ancienne candidat aux présidentielles américaines Hillary Clinton.