Le banquier mauritanien Mohamed Ould Bouamatou et plusieurs de ses compatriotes, poursuivis pour corruption présumée depuis le 31 août 2017, ont bénéficié d’une ordonnance de non-lieu le 11 mai dernier. Cette décision, qui fait suite à l’abandon du mandat d’arrêt international contre lui fin février 2020, confirme définitivement le retour en grâce de ce milliardaire dans son pays.
Mohamed Ould Bouamatou définitivement blanchi
Deux mois après son retour d’exil, Mohamed Ould Bouamatou a bénéficié d’une ordonnance de non-lieu rendue par un juge d’instruction du tribunal de Nouakchott-Ouest, le 11 mai 2020. Après trois années d’instruction, le magistrat est parvenu à la conclusion qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes d’une quelconque corruption.
Cette décision de la justice mauritanienne consacre la liberté définitive du riche homme d’affaires, qui a passé dix années en exil. Il a fallu attendre l’élection de Mohamed Ghazouani en août 2019 pour que les lignes bougent en faveur des exilés politiques.
Bouamatou a été d’abord réhabilité en décembre 2019, puis distingué pour l’ensemble de ses investissements en Mauritanie. Fin février 2020, le nouveau pouvoir de Nouakchott a logiquement ordonné l’abandon des poursuites instiguées contre lui par l’ancien régime de Mohamed Abdel Aziz.
Quelques jours plus tard, le riche banquier rentrait au pays natal, au grand bonheur des Mauritaniens. Ces derniers avaient d’ailleurs tenu un sit-in devant la présidence, début décembre 2019, pour réclamer le retour des exilés politiques.
Un acteur clé de l’économie nationale
Dès son retour au pays natal, Bouamatou a fait un don d’un milliard d’Ouguiyas comme contribution à la lutte contre le coronavirus. Il a également lancé un appel mémorable aux patrons mauritaniens pour délier la bourse.
Alors que la pandémie semble globalement maîtrisée, Mohamed Ould Bouamatou veut se consacrer à l’essentiel : la lutte contre la pauvreté en Mauritanie. Le patron du groupe BSA souhaite investir massivement dans plusieurs secteurs économiques de son pays. Parmi eux la banque, la téléphonie, les assurances, les mines, la construction, la pêche et l’agroalimentaire.
L’humanitaire et le social
En plus des investissements directs, Bouamatou va promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes. Il promet de financer les meilleurs projets via son groupe bancaire et ses partenaires internationaux. Parallèlement, le milliardaire continuera de défendre les droits de l’Homme à travers sa Fondation pour l’égalité des chances en Afrique.
Et la démocratie en soutenant notamment les activistes et les opposants responsables. En outre, Bouamatou poursuivra ses œuvres au niveau de la santé grâce à son hôpital ophtalmologique. Cette clinique réalise chaque année des opérations gratuites de la cataracte à des milliers de patients venus de toute l’Afrique de l’ouest.
Voilà les chantiers qui attendent Mohamed Ould Bouamatou et qui le préoccupe actuellement. C’est pourquoi, il reste sourd aux appels à un engagement politique plus marqué. En effet, ses sympathisants voudraient que le philanthrope créé son parti politique ou prenne la tête de l’opposition en vue de la présidentielle à venir.