Comme l’a récemment annoncé son ministre de l’Economie, Peter Altmaier, l’Allemagne ambitionne de devenir le numéro Un mondial de l’hydrogène vert. C’est pourquoi, elle s’est dotée d’un plan pour construire une véritable économie de l’hydrogène décarboné. En France, cette ressource, pourtant totalement vertueuse, n’a pas encore trouvé sa place dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
La France prend son temps et perd du temps
L’Allemagne est-elle plus ambitieuse que la France en matière d’énergie propre ? L’on pourrait penser que oui. En effet, alors que le voisin outre-rhin a annoncé un véritable plan de l’hydrogène vert pour une économie entièrement décarboné, la France temporise.
Dans sa dernière révision du texte de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028, le gouvernement français met sur la sellette l’hydrogène vert alors qu’il fait la part belle aux autres sources d’énergies propres (éolien, solaire etc.). Il repousse, au-delà de 2030, la prise en compte réel de cette ressource qui présente pourtant toutes les qualités pour assurer la transition énergétique. L’exécutif a même réduit de 50 millions d’euros par an (soit de moitié) le soutien au développement de l’hydrogène décarboné.
L’hydrogène a trouvé sa place outre-rhin
En Allemagne, par contre, on a fait de l’hydrogène, la ressource reine. Pour preuve, le gouvernement a dévoilé un plan visant à mettre en place une véritable économie de l’hydrogène décarboné. Ce plan prévoit dans un premier temps de couvrir 20 % des besoins du pays d’ici à 2030. Berlin compte atteindre cet objectif en installant notamment 3 à 5 gigawatts de capacité d’électrolyse et en développant la production d’hydrogène dit bleu, avec captation du carbone. Cette production d’énergie verte permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le transport, l’industrie et le chauffage. Aussi, l’hydrogène servira-t-il à stocker l’électricité renouvelable en excès fournie de façon aléatoire et intermittente par les éoliennes et les panneaux solaires.
L’Allemagne compte en outre verdir son parc automobile avec la mise en circulation d’ici à 2022 de 60 000 voitures à hydrogène.
Une ressource encore plus vertueuse en exploitation au Mali
Dans le cadre de son plan hydrogène, le gouvernement allemand a signé des accords avec des industriels et des pays pour se garantir des ressources en hydrogène vert fabriqué à partir d’énergies renouvelables. Parmi les 15 pays concernés par les partenariats figurent le Nigeria et le Mali où un ambitieux entrepreneur détient la clé d’une économie mondiale verte. Il s’agit d’Aliou Diallo qui exploite l’hydrogène naturel avec sa société Hydroma SA. Celle-ci produit de l’électricité propre qu’elle distribue gratuitement aux habitants du village de Bourakébougou, près duquel est installée une unité pilote depuis 2012.
Si l’hydrogène vert est vertueux, l’hydrogène naturel l’est plus encore car disponible dans la nature. L’on n’a donc pas besoin de gaspiller de l’eau pour le produire. A ce jour, Aliou Diallo est le seul industriel à s’intéresser à ce gaz, tandis que l’Europe se montre encore trop frileuse à se lancer. Le promoteur malien vient de lancer la production industrielle de l’énergie verte à partir de l’hydrogène naturel. Si son projet va à son terme, c’est le monde entier qui le suivra bientôt.