Facebook a déposé une plainte en Californie contre la société d’analyse de données OneAudience pour avoir collecté les données de ses utilisateurs sans leur consentement, à des fins publicitaires. Pour l’heure, la société d’adtech nie les faits et refuse de coopérer avec le réseau social.
Un SDK agissait quand on se connectait sur d’autres sites avec son profil Facebook
Facebook a déposé une plainte en Californie à l’encontre de OneAudience, une société d’adtech basée dans le New Jersey, pour vol d’informations personnelles en novembre dernier. OneAudience a payé des développeurs tiers pour l’installation d’un SDK malveillant dans leurs applications. Il lui permettait de collecter les données personnelles de nombreuses personnes, à leurs insu, comme les noms, genres, emails, pays et noms Facebook.
D’après Facebook, le SDK de OneAudience n’agissait que sur les utilisateurs qui activaient « se connecter avec Facebook ». Cette fonctionnalité facilite la connexion à différents sites et applications avec son compte Facebook, sans avoir à créer un nouveau compte (et donc, un nouveau mot de passe).
L’entreprise de Mark Zuckerberg précise que les agissements de OneAudience lui ont été signalés via son programme « data abuse ». Ce dernier fonctionne avec un système de récompense, similaire à la chasse aux bugs rémunérée, mais pour des abus sur les données personnelles.
Facebook multiplie les plaintes
Facebook a envoyé à OneAudience, une lettre de cesser et de s’abstenir et a également demandé à la société de participer à un audit. Ce qu’a refusé OneAudience, obligeant le réseau social à porter l’affaire devant la justice.
En mars 2019, Facebook avait déjà porté plainte contre deux développeurs ukrainiens, pour le même motif : le vol de données personnelles. Cette nouvelle plainte de Facebook traduit, selon Jessica Romero, directrice du contentieux du géant du numérique, « des efforts pour protéger les gens et accroître la responsabilité de ceux qui abusent de l’industrie et des utilisateurs de la technologie ».
Une opportunité pour montrer que la fuite ne vient pas toujours d’elle
Depuis le scandale Cambridge Analytica en 2018, Facebook essaye de redorer son image sur les questions de protection des données. Le groupe a donc ici une opportunité pour défendre sa politique et prouver que la fuite des informations ne vient pas toujours de lui.
Notons que l’action en justice de Facebook contre OneAudience est intervenue à la veille de la journée mondiale sans Facebook… Hasard du calendrier ou stratégie bien calculée ?