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Des espions russes cherchent à endommager les câbles sous-marins transatlantiques d’Internet

Screeshot YouTube/Earth Titan

Des agents des renseignements russes auraient été aperçus dans les eaux au large de l’Irlande. Ces espions chercheraient à cartographier l’emplacement précis des câbles de fibres optiques qui relient l’Europe et l’Amérique du Nord à Internet.

Les autorités et spécialistes irlandais de la sécurité craignent que les Russes ne décident de rompre ces liaisons afin de déconnecter des pays entiers.

Point d’ancrage stratégique

Selon The Sunday Times, les agents russes souhaitent déterminer les points faibles de ces câbles afin de potentiellement les endommager ou de les exploiter à l’avenir.

L’Irlande est un point d’ancrage stratégique des câbles sous-marins qui acheminent le trafic internet entre l’Amérique, la Grande-Bretagne et l’Europe. Ils permettent à des millions de personnes de communiquer et rendent possible le déroulement des transactions financières.

Les services de sécurité irlandais soupçonnent en outre l’agence de renseignement russe, la GRU, d’utiliser l’Irlande en tant que base afin de collecter des renseignements sur des cibles dans l’UE et au Royaume-Uni. Selon un expert interrogé par The Times, le nombre important de sociétés de technologie installées dans la capitale Dublin motiverait également la surveillance de la part de la Russie

Champ de bataille du futur

Les agents russes ont été également repérés en train de surveiller le port du Dublin. Cela a incité le pays à renforcer les mesures de sécurité sur un certain nombre de sites le long de la côté irlandaise.

Le vaste réseau de câbles transatlantiques qui jonchent le fond des océans du monde permet le transit des données d’Internet, des SMS, des appels téléphoniques et des transactions financières mondiales. Selon le Forum de coopération économique pour l’Asie-Pacifique, environ 97% de toutes les données intercontinentales sont transférées via ces câbles.

L’Irlande est un emplacement idéal pour ces câbles sous-marins, étant donné sa proximité avec l’Amérique du Nord et l’Europe. En 2015, la société irlandaise de télécommunications Aqua Comms a mis en place un câble de 300 millions de dollars pour relier les États-Unis à Dublin, puis à Londres et au continent européen.

Hub technologique

Les autorités et les experts estiment également que la présence des Russes se devraient au fait que Dublin est un des plus grands pôles technologiques d’Europe. Les agents pourraient via celui-ci espionner les grandes entreprises technologiques installées à Dublin. Google, Airbnb, Facebook et Twitter ont toutes leur siège dans la ville.

Selon Mark Galeotti, expert en crime transnational et en sécurité russe du groupe de réflexion du Royal United Service Institute, l’Irlande est également une cible idéale.

“Le pays n’a pas de capacité de contre-espionnage. Il s’agit d’une cible relativement faible qui est en outre le centre névralgique de l’Internet mondial. C’est le nouveau champ de bataille du futur”, a-t-il déclaré.

John Sipher, ancien officier de la CIA, à Moscou, a déclaré au Times qu’il y avait de fortes chances que les agents russes cherchent à couper les communications.

« Ils veulent montrer leur capacité à menacer l’Occident. Ils cherchent également à obtenir un accès physique aux routeurs et aux nœuds de communication.”

Craintes

Les pays occidentaux craignent depuis longtemps que la Russie ne coupe les câbles sous-marins et ne perturbe l’économie globale et le mode de vie de la population.

En décembre 2017, le maréchal en chef de l’Air, Sir Stuart Peach, l’officier militaire le plus haut gradé du Royaume-Uni, avait déjà mis en garde contre cette menace.

« Il existe a un nouveau risque pour notre mode de vie, qui est la vulnérabilité des câbles qui sillonnent les fonds marins. Un scénario où ces câbles sont coupés ou interrompus, affecterait immédiatement et potentiellement de manière catastrophique à la fois notre économie et d’autres modes de vie. »

Risque imminent

Plus de 300 câbles sous-marins, d’un total de 800.000 kilomètres, permettent à Internet de fonctionner partout dans le monde.

La plupart des lignes appartiennent à des sociétés de télécommunications privées, y compris des sociétés technologiques comme Google et Microsoft. Leurs emplacements, construits au fil des décennies, peuvent être facilement identifiés sur des cartes publiques.

Toutefois, malgré leur importance, peu de mesures sont prises pour garder et protéger ces câbles de haute mer. Selon les experts en cybersécurité, ce n’est qu’une « question de temps » avant que les pirates puissent accéder à ces câbles et que des pays entiers puissent être totalement déconnectés.

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