Depuis plus d’un an, la Finlande enseigne l’intelligence artificielle à ses citoyens. En mai 2018, l’Université d’Helsinki a lancé un cours baptisé « Element of AI » destiné à former 1% de la population finlandaise aux rudiments de l’IA. Cet objectif avait été atteint en quelques mois.
La Finlande, pays féru de technologie à la tête de la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, a récemment déclaré qu’elle visait à former le même pourcentage d’Européens, soit un peu plus de 50 millions de personnes, aux compétences de base en intelligence artificielle.
Cours disponible dans toutes les langues du continent d’ici 2020
Depuis sa création, 220.000 étudiants, principalement finlandais, se sont déjà inscrits au cours en ligne. Pour l’heure disponible en anglais, finnois, suédois et estonien, le cours d’intelligence artificielle devrait être traduit dans toutes les langues officielles de l’UE d’ici l’année prochaine.
La formation permet aux candidats d’acquérir des compétences en intelligence artificielle sans qu’ils aient besoin de disposer de connaissances préalables dans ce domaine. Développé par l’Université d’Helsinki et la société de conseil technologique finlandaise Reaktor, le cours comprend des modules concernant l’apprentissage automatique, les réseaux de neurones, la philosophie de l’IA et son usage pour la résolution de problèmes.
L’UE veut rattraper les Etats-Unis
Depuis quelques années, l’intelligence artificielle fait couler beaucoup d’encre lorsque l’on évoque son impact potentiel sur le monde du travail. Alors de nombreuses voix tirent la sonnette d’alarme, voyant l’IA comme une menace susceptible de provoquer la disparition de milliers d’emplois de divers secteurs, d’autres experts estiment, au contraire, que cette technologie sera synonyme de progrès et que la demande en travailleurs qualifiés en IA devrait augmenter.
Dans ce sens, l’Union européenne fait pression pour que cette nouvelle technologie fasse l’objet d’un vaste déploiement à travers le bloc. L’objectif principal de l’UE est que les entreprises soient en mesure de rattraper l’Asie et les Etats-Unis sur ce terrain.
De nos jours, un nombre croissant d’universités des Etats-Unis et du Canada, offrent la possibilité de suivre des cours liés à l’intelligence artificielle et de se diplômer dans l’une des 30 branches de cette technologie, allant de l’apprentissage automatique au calcul évolutif, en passant par les systèmes intelligents flous utilisés dans le secteur industriel mais également dans la finance.
« Notre investissement a trois objectifs : nous voulons doter les citoyens de l’UE de compétences numériques pour l’avenir, nous souhaitons accroître la compréhension pratique de ce qu’est l’intelligence artificielle et, ce faisant, nous voulons donner un coup de pouce au leadership numérique de l’Europe », a déclaré le ministre finlandais de l’emploi, Timo Harakka.
La Finlande, pays qui compte désormais la Première ministre la plus jeune au monde, voit dans l’intelligence artificielle une énorme opportunité.
« Il est vital que de plus en plus de personnes comprennent comment les différentes solutions d’IA fonctionnent et dans quels domaines elles peuvent être utilisées », a déclaré Ville Valtonen, directeur général de la firme technologique Reaktor Education.
L’élargissement du projet finlandais à toutes les langues de l’UE aura un coût d’environ 1,5 million d’euros.
La France à l’heure de l’intelligence artificielle
Récemment, le réseau social professionnel LinkedIn a publié son premier rapport sur les métiers émergents. On y apprend que la France se positionne en tant que hub pour les travailleurs de la tech’ en Europe et que le besoin en recruteurs spécialisés se fait aussi de plus en plus grand. Par ailleurs, le métier d’ingénieur en intelligence artificielle se classe en deuxième position des métiers émergents les plus recherchés dans l’hexagone.
A l’heure actuelle, quelques formations en rapport avec l’intelligence artificielle sont proposées par des universités françaises. C’est le cas de l’université Paris-Descartes qui, dès janvier 2020, lancera un diplôme universitaire (DU) intitulé « Intelligence artificielle appliquée en santé« . Cet enseignement, une première en France, se centre sur la formation de profils pluridisciplinaires et transversaux de la santé qui seront amenés à utiliser l’intelligence artificielle au quotidien, a expliqué l’université.
Enfin, l’école polytechnique de Paris-Saclay a inauguré en 2018, en collaboration avec Inria, ENSTA ParisTech et Télécom ParisTech, un nouveau programme « Artificial Intelligence and Advanced Visual Computing« .