La Une de la dernière édition de Charlie Hebdo, publiée mercredi sur Twitter, a beaucoup fait réagir les internautes. Elle fait référence au débat sur le voile et accuse Emmanuel Macron de favoriser l’islamisation de la société française.
Une caricature comme Charlie sait en faire
Charlie Hebdo s’attire à nouveau les foudres des internautes après la publication d’une nouvelle Une très polémique. Sur cette couverture, le célèbre hebdomadaire satirique représente Emmanuel Macron sur un fond vert (couleur associée à la culture musulmane) avec des femmes voilées en arrière-plan. Elles défilent, le regard baissé et le visage morne. Le titre de la Une : « République islamique en marche », est une référence au parti présidentiel, La République en marche (LREM). Le président français au premier plan déclare : « ce n’est pas mon affaire » en levant les mains au ciel. Cette phrase est un morceau choisi du discours d’Emmanuel Macron lors de son récent déplacement à La Réunion. « Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire. Dans les services publics, à l’école, c’est mon affaire », avait-t-il dit.
« Charlie Hebdo n’en finit plus de dériver vers le fascisme »
Certains internautes ont tenu à rappeler que les propos du président de la République ont été sortis de leur contexte par Charlie Hebdo. D’autres tiennent à souligner le timing maladroit du journal, seulement quelques jours après l’attentat contre une mosquée à Bayonne, commis par un ex-candidat régional RN. « Charlie Hebdo n’en finit plus de dériver vers le fascisme », juge un utilisateur de Twitter. Un autre internaute estime que la Une de l’hebdomadaire satirique est un appel à la haine.
Pour les organes de presse pro-islam, Charlie Hebdo emploie une rhétorique digne de la théorie du « grand remplacement », qui postule que le gouvernement Macron organiserait l’islamisation de la France.
Charlie Hebdo, une victime de l’extrémisme
À l’inverse, d’autres internautes saluent le courage de Charlie Hebdo, qui dénoncerait le péril islamiste auquel s’expose la France. Ils font aussi valoir les principes de liberté d’expression et de caricature, chers à la France. Plusieurs d’entre eux disent comprendre la nouvelle posture du média. Charlie Hebdo ne ferait que se prémunir contre l’extrémisme dont il a été victime le 7 janvier 2015. Ce jour-là, un attentat perpétré par les frères Kouachi tua douze personnes, dont huit collaborateurs de l’hebdomadaire. « Charlie Hebdo combat tous les extrêmes !! », écrit un internaute qui ressort même le hashtag de 2015 #JeSuisCharlie.