Jusqu’ici le président brésilien, Jair Bolsonaro, signait tous ses documents avec Bic, le stylo bon marché de la marque française. Vendredi, il a décidé de s’en séparer, pour une marque locale. Il entend ainsi être conséquent avec lui-même dans son bras de fer avec Emmanuel Macron.
« Maintenant ce sera Compactor, parce que Bic est français »
Depuis une semaine au moins, Jair Bolsonaro ne veut plus rien entendre de la France et de son président Emmanuel Macron. Le président brésilien accuse son homologue français de s’ériger en donneur de leçon au Brésil, comme s’il avait affaire à l’une de ses colonies. Résolument engagé dans son bras de fer, il vient de franchir une nouvelle étape. Il a décidé de plus écrire avec un stylo Bic, la marque française. « Un stylo (de la marque brésilienne) Compactor, à la place de Bic, fera l’affaire », a-t-il dit à des journalistes à Brasilia, vendredi 30 août. La veille, il avait déjà déclaré sur Facebook que « maintenant ce sera Compactor, parce que Bic est français ».
Jusqu’à ce jour-là, le président brésilien signait tous ses documents officiels avec Bic. Il a souvent brandi ce stylo devant les caméras comme le symbole de la modestie de son train de vie présidentiel, contrairement à celui de ses prédécesseurs.
L’Amazonie, la pomme de discorde
Rappelons que ce même vendredi, et pour le troisième jour consécutif, Jair Bolsonaro a demandé à Emmanuel Macron de se rétracter après qu’il a déclaré ouverte la question de la souveraineté sur l’Amazonie, dont 60% se trouve en territoire brésilien. Le président français souhaiterait la création d’un statut international pour ce poumon vert de la planète. L’objectif serait d’éviter au monde de subir les politiques anti-environnementales des dirigeants des pays d’Amérique du sud partageant l’Amazonie.
Bic, une référence dans le monde
Un porte-parole de la présidence, auquel l’AFP a demandé si les déclarations présidentielles étaient à prendre au sérieux ou s’il s’agissait d’une boutade, a répondu ne pas souhaiter « faire de commentaires sur cette affaire ». Même son de cloche du côté de Bic, qui s’est dit toutefois « flatté » d’être reconnu comme étant « une marque démocratique ».
Environ 95% des stylos vendus au Brésil par Bic sont fabriqués à Manaus, dans l’Etat d’Amazonas, l’un des neuf Etats à abriter la forêt amazonienne dans ce pays. Le groupe français emploie un millier de personnes dans ses usines de Manaus et de Rio de Janeiro. Bic possède 216 usines dans le monde. Son stylo, né en 1950 à Clichy (Hauts-de-Seine), est vendu à des millions d’exemplaires chaque jour dans le monde. Une vraie référence !