Yves Veyrier, le secrétaire général de Force Ouvrière, rejette l’une des mesures phares de la réforme des retraites de Jean-Paul Delevoye, présenté jeudi. Il s’agit de la mise en « place d’un âge d’équilibre » au-delà de l’âge légal de départ. S’il le faut, le syndicat se mobilisera dès le 21 septembre pour bloquer ce projet de réforme, a-t-il annoncé.
Le secrétaire général de Force Ouvrière, Yves Veyrier, n’est pas du tout satisfait du rapport de Jean-Paul Delevoye et il l’a fait savoir ce samedi matin au micro d’Europe 1. Il fustige particulièrement la mise en « place d’un âge d’équilibre » au-delà de l’âge légal de départ. Selon lui, « L’idée de cette réforme est d’inciter à partir toujours plus tard ». Ce qui est inacceptable pour son syndicat.
Invité de la matinale week-end d’Europe 1 samedi matin, le secrétaire général de force ouvrière Yves Veyrier a dénoncé les propositions de la réforme des retraites présentée jeudi par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye. Ces pistes doivent servir de base pour la nouvelle législation, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2025.
Une réforme complètement ratée pour Yves Veyrier
Le chef de file du troisième syndicat de France estime qu’avec l’établissement « d’un âge d’équilibre », « l’âge de départ à 62 ans devient complètement virtuel, puisque vous serez pénalisé de 10% de votre droit à pension si vous partez à ce moment-là ». Et pour supprimer ce « malus », il faudra nécessairement travailler quelques années de plus, jusqu’à 64 ans « dans le meilleur des cas », évalue-t-il. Et il est convaincu que « Si on va vers ce système, tous les cinq ans le gouvernement pourra jouer sur la valeur du point [de retraite, ndlr] à la revente, c’est-à-dire, au moment de partir à la retraite ».
Yves Veyrier s’est également attaqué à la proposition de Jean-Paul Delevoye de fixer un minimum retraite à 85% du Smic net pour les carrières courtes et hachées, contre 81% pour les salariés et 75% pour les agriculteurs actuellement. C’est évident, pour lui, qu’avec une telle mesure, « On fait porter au système des retraites les défaillances des politiques économiques qui ne garantissent pas un emploi à taux plein permanent dès l’entrée dans la vie active, jusqu’au moment du départ en retraite ».
« S’il le faut, il faudra cesser le travail le plus largement possible dans ce pays »
Face à autant d’insatisfactions, le secrétaire général de Force Ouvrière n’entend pas croiser les bras. « Au terme de 18 mois de concertation, on est en désaccord profond avec le système universel. Je ne vais pas aller discuter des réglages de quelque chose qui va nous échapper, je ne vais pas aller cautionner une mécanique qui donne au gouvernement les pleins pouvoirs », avertit-il. Puis Il projette des actions de terrain pour bloquer cette réforme des retraites. Il annonce donc : « Il faudra être très nombreux et réussir à convaincre le plus grand nombre de salariés pour bloquer ce projet de réforme, pour ramener nos interlocuteurs à la raison » et « S’il le faut, il faudra que nous soyons capables de cesser le travail le plus largement possible dans ce pays ».