Le régime d’Omar el-Béchir est tombé ce jeudi 11 avril, après trois mois de sanglantes répressions. Les femmes ont énormément participé à cette victoire finale. Parmi elles, Alaa Salah, surnommée la « La Reine de Nubie », en référence à l’ancien et prestigieux royaume africain qui s’étendait du nord du Soudan au sud de l’Egypte.
Une déesse parmi les manifestants
Alaa Salah est devenue une icône de la révolte au Soudan après qu’elle a partagé des photos et des vidéos d’elle sur les réseaux sociaux. Dans l’un de ses clips, l’élégante soudanaise se tient au sommet d’une voiture vêtue d’un long foulard blanc et d’une jupe alors qu’elle chante et motive la foule. Ses boucles d’oreilles dorées luisent au coucher de soleil et son sourire étincelant captive les regards, ravagent les cœurs. Elle est littéralement noyée dans une mer de téléphones.
« Ma voix ne peut pas être réprimée »
Ses photos et clips sont devenus virales à tel point que la jeune étudiante en ingénierie et architecture de la Sudan International University a décidé de créer un compte Twitter afin de mieux valoriser ses actions. Dans un premier tweet, elle a remercié « du fond du cœur » tous ceux qui ont participé à « la lutte pour un Soudan démocratique et prospère ». Dans un second, Alaa Salah a indiqué qu’elle veut sensibiliser plus longuement les gens, leur « parler contre le racisme et le tribalisme sous toutes ses formes, ce qui touche tout le monde dans tous les domaines ».
Si certains internautes la qualifient d’«héroïne » et d’« icône », d’autres souhaitent la faire taire. Mais la jeune femme, aussi surnommé «Kandaka» n’est nullement intimidée par les menaces de mort qu’elle reçoit : « Je ne me prosternerai pas. Ma voix ne peut pas être réprimée », a-t-elle écrit sur Twitter.
Le Soudan, un Etat historiquement dirigé par des Reines
Selon Alaa Salah, la femme doit être à la tête des changements au Soudan, comme elle l’a toujours été. « Les femmes soudanaises ont toujours participé aux révolutions dans ce pays », soutient la « Reine de Nubie » qui pense que les femmes sont la clé de voûte de la victoire contre Omar el-Béchir. « Si vous voyez l’histoire du Soudan, toutes nos reines ont dirigé l’État. Cela fait partie de notre héritage », a renchéri l’étudiante. Alaa Salah, qui se dit « très fier de prendre part à cette révolution » espère maintenant que la lutte « atteindra son objectif ».
Pour l’instant les militaires, nouveaux maîtres du pays après avoir destitué Omar el-Béchir, sous la pression populaire, ont instauré une transition de 2 ans.