Depuis le 2 octobre dernier, la disparition d’un journaliste saoudien d’opposition suscite tous les fantasmes. En quinze jours, des éléments sont venus s’entremêler dans un dossier à charge contre le pouvoir saoudien qui aurait fait torturer et tuer Jamal Khashoggi.
Le journaliste s’est rendu le 2 octobre à son consulat d’Istanbul en Turquie pour des démarches administratives en raison de son futur mariage avec une femme de nationalité turque. Selon le pouvoir saoudien, il est en ressorti en vie assez rapidement. Selon la presse turque, il y a été affreusement torturé puis découpé encore vivant par un médecin intégré au commando tueur. Depuis peu, les enquêteurs turcs recherchent les restes du corps dans la forêt de Belgrad à proximité d’Istanbul ainsi que vers la ville de Yalova selon Reuters.
Les Turques démentent avoir fourni les enregistrements vidéos et sonores à à Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain. Sur ces enregistrements outre les scènes de torture et le démembrement, on y entendrait le consul saoudien demander au commando de « faire ça à l’extérieur » de crainte d’avoir des ennuis. Ce dernier a quitté Istanbul mardi dernier.
Pour la première fois, Trump semble reconnaître la mort du journaliste, déclarant : « cela me semble bien être le cas. C’est très triste […] A moins que le miracle des miracles ne se produise, je reconnaîtrai qu’il est mort. C’est mauvais, très mauvais ».
Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters Sans Frontières et le Comité de protection des journalistes ont demandé à la Turquie d’exiger une enquête de l’ONU sur l’affaire Khashoggi. « L’implication des Nations unies est la meilleure garantie contre une volonté de blanchir l’Arabie saoudite ou contre les tentatives d’autres gouvernements de passer sous silence le problème afin de préserver des relations commerciales lucratives avec Riyad », a déclaré Robert Mahoney, du Comité de protection des journalistes, dans un communiqué.