Nos voisins outre-Rhin ont pris la décision courageuse d’accélérer la fermeture de tous leurs réacteurs nucléaires, mais la facture s’avère plus salée que prévue. Une étude de l’Institut de l’économie allemande effectuée pour le quotidien économique Handelsblatt montre que la transition énergétique en Allemagne coûte chaque année 28 milliards d’euros aux consommateurs.
Pour compenser la perte de production de l’énergie nucléaire, le gouvernement allemand s’est engagé à favoriser le développement des énergies renouvelables en subventionnant les filières concernées. Cela s’est concrétisé par la garantie aux producteurs d’énergie verte un tarif d’achat élevé. La République fédérale doit ainsi verser près de 24 milliards d’euros de subventions aux producteurs d’énergies renouvelables chaque année. Ce programme a déjà coûté 300 milliards d’euros et l’ancien ministre de l’Environnement, Peter Altmaier, a estimé que la note pourrait atteindre 680 milliards d’euros en 2022.
Or, ces aides publiques sont évidemment payées indirectement par les ménages par le biais de taxes sur leurs factures d’électricité. Une récente étude de l’Association allemande des industries de l’énergie et de l’eau (BDEW) montrait que 52 % de la facture d’électricité payée par les particuliers étaient composés de taxes et d’aides aux énergies renouvelables. Une famille utilisant 3 500 kilowatts-heure tous les douze mois doit ainsi payer en moyenne 270 euros supplémentaires pour financer la politique environnementale mise en place par le gouvernement.
Des chiffres qui pourraient refroidir les ardeurs de certains voisins européens de l’Allemagne, souvent cité comme modèle de la transition énergétique aux côtés des pays scandinaves. A commencer par la France où la production d’énergie nucléaire d’EDF représente 75% de notre consommation d’électricité: les conséquences d’une sortie prématurée du nucléaire seraient d’autant plus importantes.