Le dernier rapport de l’agence bio a été rendu mardi dernier lors de la huitième rencontre nationale du bio. Il porte sur les produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective. En 2015, 59% des établissements déclarent proposer occasionnellement des produits bio lors des repas, contre moins de 4% en 2006. Les cantines scolaires sont les premières à mettre des produits bio dans les assiettes.
Force est de constater que la part du bio dans la restauration collective est en plein essor. En 2015, dans le secteur du travail, 62% des établissements proposent du bio à leurs convives contre 55% en 2014. Si le secteur de la santé et du social plafonne à 26%, les meilleures élèves sont les cantines scolaires avec 74% d’entre elles qui proposent des menus portant le label AB. De plus l’agence note que le surcoût engendré par le label bio, reconnu comme étant un obstacle à l’essor de ces produits, est de mieux en mieux maîtrisé. Pour 86% des établissements sondés, il représente un coût supplémentaire de 20% contre 26% en 2011.
En Île-de-France le groupement des agriculteurs biologiques (Gab) focalise ses objectifs sur les restaurants collectifs. En créant la Coop bio Île-de-France, le Gab souhaite augmenter les produits bio mis sur le marché à des coûts contrôlés et abordables. « Nous sommes au stade de l’étude de faisabilité, la demande est là et c’est à partir de celle-ci que les productions et la transformation s’organiseront. Le fait de mutualiser les productions et les transports permet de faire baisser les coûts pour les collectivités », ont précisé les sociétaires du Gab. Leur objectif principal est de cibler les cantines scolaires. Depuis janvier dernier un producteur bio, Ottman Beirouk, situé à Sigy en Seine-et-Marne, approvisionne les cantines de l’Essonne, du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne en yaourts bio par le biais de l’association Ferme bio d’Île-de-France.
A Nice, dans une enquête de satisfaction publiée en janvier dernier, les parents et les élèves s’estiment contents de la qualité des aliments cuisinés dans les écoles de la ville. Les cantines des écoles niçoises servent tous les jours de la semaine un aliment bio. Depuis 2011 c’est tout un circuit d’approvisionnement en produits labellisés qui a été mis en place par la mairie. Les viandes fraîches et le poulet sont « label rouge ». Les fruits et les légumes sont fournis par des agriculteurs bio de la région. Lauriano Azinheirinha, adjoint à la restauration scolaire a précisé son engagement de ne pas augmenter les prix des repas, qualifiant la restauration d’enjeu de santé publique.
C’est à l’occasion du printemps du bio qui se déroule actuellement durant la première quinzaine de juin que la restauration collective se met à l’ordre du jour, ou plutôt de la quinzaine. C’est l’opportunité pour elle de faire connaître et de faire valoir les bienfaits du bio et un bon moyen pour les agriculteurs de développer leur réseau de distribution. Une opération de sensibilisation aux produits bio, organisée par le conseil départemental du Val-d’Oise, s’est déroulée, jeudi dernier, dans les cantines de 106 collèges publics du département.