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Un député en croisade contre le gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire dans la grande distribution. C’est contre cette pratique courante et révoltante que Guillaume Garot, le député PS de la Mayenne, a décidé de partir en croisade. L’ex-ministre délégué à l’Agroalimentaire a présenté mardi 14 avril aux ministres de l’Écologie et de l’Agriculture son rapport centré sur le gaspillage alimentaire. La principale préconisation qui en ressort : interdire aux grandes surfaces de jeter la nourriture invendue et en faire don aux associations qui en font la demande.

« Je pars du principe que l’alimentation n’est pas une marchandise comme les autres. Il faut tout faire pour ne plus jeter. C’est un scandale éthique mais aussi une question de pouvoir d’achat », explique M. Garot. Le phénomène a en effet de quoi donner le tournis : l’Ademe estime que chaque année ce ne sont pas moins de 20 à 30 kilos de nourriture par citoyen qui sont gaspillés en France (soit 159 euros). Pire, dans les grandes surfaces ce sont quelques 200 tonnes de nourriture qui finissent chaque année leur vie dans les conteneurs.

Aussi, ce député estime qu’il faut passer à la vitesse supérieure et mettre chaque acteur face à ses responsabilités. « Les bonnes volontés ne suffisent plus, la destruction des denrées comestibles n’est plus acceptable ».

L’action phare préconisée par ce rapport est une mesure stricte d’interdiction de jeter et de javelliser les denrées mise à la poubelle dans le secteur de la grande distribution. « Il s’agit d’une obligation à mieux gérer ses stocks et ses rayons, et ensuite à valoriser ses invendus sous forme de dons, de recyclage en alimentation animale ou d’énergie ».

Des objectifs atteignables grâce à la mise en place, d’une part, de rayons anti-gaspillage qui contiendraient les produits proches de la péremption et, d’autre part, de conventions avec les associations pour faciliter les dons de nourriture. Et en cas de denrées périmées ne pouvant plus être consommées, il s’agirait de créer de nouveaux circuits vers l’alimentation animale ou la valorisation énergétique.

Invité à s’exprimer aux micros de RTL mardi 14 avril, le Président des Restos du Cœur, Olivier Berthe, a soutenu les grands principes de cette proposition qui augmenterait le volume des produits distribués par la célèbre association.

Il s’est en revanche montré prudent face aux risques sanitaires que représenterait cette nouvelle pratique : les associations sont susceptibles de payer des amendes de 600 euros en cas de présence dans leurs stocks de produits dont la date de péremption est passée.

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