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Paiement par smartphone : où en est-on ?

A l’origine de spéculations en tout genre sur la Toile, le paiement par smartphone a longtemps été perçu comme une chimère aux yeux de bon nombre de mobinautes. Souhaitant bénéficier des opportunités que présente la technologie sans fil, un bon nombre d’acteurs financiers et du secteur des télécommunications se sont lancés dans un nouveau marché très prometteur.

Le smartphone comme moyen de paiement

 

La sortie de l’ « iPhone 2G » d’Apple en 2007 a initié un mouvement d’innovations offrant de nouvelles potentialités techniques, jusque-là inenvisagées. Ces dernières outrepassent le cadre de la téléphonie, devenu désormais trop étroit pour des acteurs qui se disputent âprement les parts d’un marché hyper concurrentiel. Les retombées générées profitent à d’autres secteurs technologiques tels que ceux de la domotique, des jeux vidéo, des applications multimédias et même à l’Internet. En effet, le trafic internet passant par les smartphones ou autres tablettes ne cesse d’augmenter pour atteindre  20% du trafic mondial selon la régie publicitaire Chikita.

Le paiement par smartphone repose sur une technologie radio à très courte portée appelée N.F.C. (Near Field Communication) ou littéralement en français : Communication en Champ Proche. D’autres technologies sans contact sont également présentes au sein des smartphones. Elles permettent d’interagir avec d’autres intelligents, qui dotés de la même technologie garantissent le partage d’informations. On retrouve parmi ces technologies : la R.F.I.D. (Radio Frequency Identification ou Radio identification en français), le laser, le Wi Fi et le bluetooth. Les intérêts de ces technologies sans fil sont multiples. Leurs applications concernent des champs multiformes tels que la géolocalisation dans le cas d’équipements électroniques (smartphones, caméras, GPS etc.), la sécurité (bornes de paiement, matériel de surveillance…) ou encore la traçabilité (alimentation, e-commerce etc.).

Une pratique de paiement encore minoritaire

 

Bien que plus ou moins aboutie, cette modalité de règlement accuse un certain retard de déploiement comme en atteste sa faible utilisation en proportion du nombre d’appareils équipés de cette technologie. La faute à une complexité technologique et une fragmentation relativement importante des technologies sans fil qui entravent l’émergence d’un standard et une utilisation à plus grande échelle. Mais plus que des questions de conceptualisation, 2 difficultés sous-jacentes à l’utilisation du N.F.C. se posent avec acuité. La première concerne les problèmes de sécurité que posent de telles pratiques de paiement.

Le N.F.C. ne s’imposera pas tant que  ses conditions d’utilisation ne rassureront pas les consommateurs

 

Les technologies sans contact apparaissent de primes abords pratiques pour une multitude de raisons. Si elles ne nécessitent pas un appareillage matériel entre le moyen de paiement et un autre support, ces technologies ne requièrent pas à leurs utilisateurs de perdre du temps à sortir sa carte bancaire ou tout autre mode de paiement et de prendre le risque de se la faire dérober. De plus, le « sans contact » permet à son utilisateur un gain de temps non-négligeable. En contrepartie, un code de vérification n’est pas toujours systématique pour pouvoir finaliser ses achats. Frileux, les groupes bancaires peinent encore à devoir faire l’impasse sur de telles restrictions qui réduisent le risque de fraudes et de malversations. Mais ces grands acteurs financiers entrent en concurrence avec les autres grands acteurs des télécommunications tels que les opérateurs mobiles (Verizon, Orange, T-Mobile, SFR, AT&T etc.) ou les éditeurs d’OS (Google, Microsoft…) pour imposer leur standard en termes de règlement, quand les différends ne concernent les services concurrents proposés. Sous la pression d’organisations supranationales telles que le Conseil européen des paiements, les institutions bancaires doivent poursuivre leurs efforts concernant la sécurisation des transactions financières et mouvements d’argent via appareil communiquant. Au problème posé par la sécurisation de l’écosystème, s’ajoute celui de l’harmonisation des règles et de l’interopérabilité.

La réglementation au service des opérateurs pour gagner la confiance des consommateurs

 

La Commission européenne publiera prochainement un rapport sur les nouvelles règles de l’espace unique de paiements en Europe (SEPA). L’objectif du rapport est de recadrer aussi bien sur le plan technologique que réglementaire  les avancées obtenues jusqu’à maintenant en terme de paiement par smartphone. Les activités et les services des opérateurs économiques concernés devront à l’avenir agir dans un cadre réglementaire remodelé et sous une gouvernance améliorée. La directive publiée mettra l’accent sur la protection des consommateurs afin de leur empêcher d’éventuelles déconvenues liées à cette nouvelle pratique de paiement. Cependant, la rigidité que confère à la directive un cadre juridico-légal trop technocratique ne permettra pas de faire face au rythme effréné de mise sur le marché de nouvelles innovations technologiques.

Annexe :

Un exemple de services de proximité : la solution NFC de la ville de Strasbourg, Cityzi

 

Patrice TALLINEAU

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