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Le justicier Google part en guerre contre les sites illégaux

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Selon des informations publiées par The Telegraph, Google serait en pleine négociation avec des sociétés de paiement afin d’assécher le financement de sites illégaux liés au piratage.

L’entreprise de Mountain View s’attaque désormais au nerf de la guerre, l’argent. Après avoir retiré certains termes de sa suggestion de recherche, déclassé des sites faisant objet de plaintes des ayants droits, Google cherche aujourd’hui à empêcher les sites illicites d’utiliser les moyens de paiement les plus courants. Ainsi, des négociations seraient ouvertes avec les trois mastodontes du secteur à savoir, Paypal, Visa et Mastercard. On peut légitimement supposer que ces entreprises soient enclines à accéder à la requête de Google dès lors qu’elles ont déjà bloqué les transactions financières vers Wikileaks. Sans ressources financières ces sites sont assurément promis à une mort prochaine. On peut d’ailleurs noter que cette technique avait été évoquée par l’HADOPI dans un communiqué qui prévoyait « l’ouverture d’un dialogue intensif avec les sites et plateformes concernés ainsi que tous les intermédiaires qui contribuent à leur fonctionnement, dont notamment les établissements bancaires, intermédiaires de paiement ou de micro-paiement, et régies publicitaires, afin d’évaluer la situation et les moyens qu’ils pourraient mettre en œuvre pour y remédier.» Les éléments dont dispose The Telegraph sont assez parcellaires, mais le quotidien évoque une mise en place du dispositif à partir du printemps prochain.

                 Une stratégie qui suscite de nombreuses questions.

Cette volonté de Google paraît quelque peu surprenante. En effet, quel bénéfice tire Google à vouloir la mort de ces sites illégaux ? N’est-ce pas sa régie publicitaire (doubleclick) qui figure en deuxième position du classement des régies qui fournissent les liens publicitaires aux sites pirate ?!

Par ailleurs, il serait souhaitable que les critères et la procédure à l’encontre des sites qui feront l’objet de telles restrictions soient rendu publics. Comment accepter qu’un conglomérat de multinationales en position dominante puisse acter de la mort certaine de sites internet aussi illégaux soient-ils ? Alors même qu’aucune autorité judiciaire ou administrative ne se soit prononcée ! Heureusement une résolution du parlement européen adoptée le 20 novembre dernier prévoit un cadre juridique en ce qu’il « estime qu’il est probable que les entreprises dont l’activité dépendra effectivement de la capacité à accepter les paiements par carte seront de plus en plus nombreuses; considère qu’il est de l’intérêt public de définir des règles objectives déterminant les circonstances et les procédures selon lesquelles les systèmes de paiement par carte pourront refuser unilatéralement de donner leur accord».

Il n’est pas dit que Google se conformera au cadre juridique qui sera prévu. En effet, à force de traquer les sites illégaux Google semble ne pas avoir le temps de se conformer lui-même à la législation ! Ainsi, le G29, groupement des CNIL européennes, avait accordé un délai de 4 mois afin que Google se conforme aux règles sur la protection des données personnelles. Ce délai étant aujourd’hui dépassé, le G29 annonce la mise en place d’un groupe de travail pour coordonner une action répressive avant l’été. Google ira-t-il jusqu’à demander à Visa, Mastercard et Paypal de couper ses financements ?!

Le salut pour les sites en cause pourrait passer par l’utilisation de Bitcoins qui se définit comme une monnaie électronique expérimentale basée sur un réseau décentralisé de type peer-to-peer, solution adoptée par Wikileaks et Mega.

 Martin Ralury

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