Un an de déboires judiciaires et de communication agressive
La fermeture de Megaupload et la poursuite en justice contre Kim Dotcom, accusé d’avoir gagné plus de 130 millions d’euros de fortune personnelle sur le dos des droits d’auteurs des œuvres illégalement partagées, semblaient marquer la fin de la carrière du directeur de Megaupload. Habitant la Nouvelle-Zélande, il fut placé un mois après son arrestation en liberté surveillée et commença à préparer la riposte.
Dans son « Dotcom Mansion » (Manoir Dotcom) d’Auckland, l’Allemand vit dans le plus pur style « bling bling », propriétaire notamment d’une Rolls Royce Phantom, d’une Cadillac 1959 ainsi que de nombreuses œuvres d’art. Ca ne l’empêche pas d’être devenu une égérie du web libre et a surfé, à grand coups de coups de com’, sur la vague de l’activisme internautique pour relancer la machine Mega.
Dotcom s’essaya au rap politique en août 2012 en publiant une vidéo, inspirée des communiqués des Anonymous, interpelant Obama pour défendre la liberté des internautes. À l’automne 2012, l’Allemand commença à faire des communiqués sur le lancement prochain d’une nouvelle offre de téléchargement via cloud. Son nouvea site, me.ga, censé être hébergé au Gabon, pays aux lois internet assez floues, le gouvernement de Libreville a finalement annoncé refuser d’héberger le site jugé « pirate ». C’est en Nouvelle-Zélande que mega.co.nz a ouvert le 19 janvier dernier, un an jour pour jour après la fermeture de feu Megaupload.
Une offre de cloud agressive
Le lancement se fait en grande pompe, à coup de communiqué et de tweets moqueurs, Dotcom n’hésitant pas à tweeter à Obama 15 minutes avant l’ouverture de MEGA, compte à rebours visant à narguer le gouvernement américain.
15 Minutes @barackobama
— Kim Dotcom (@KimDotcom) Janvier 19, 2013
Le gouvernement américain sera en effet impuissant face à MEGA puisque le site ne sera pas disponible aux Etats-Unis et n’étant pas un site « .com », ne sera pas soumis à la juridiction de Washington.
MEGA se veut très concurrentiel en offrant 50 Go de cloud gratuit aux abonnés, les données stockées étant cryptés via le système AES. Depuis l’an 2000, le système Advanced Encryption Standard permet de crypter soit même ses données et d’obtenir une clé, partageable à souhait avec les personnes dignes de confiance, pour protéger ses données. En créant une sorte de « coffre-fort » virtuel, Dotcom tire de ses erreurs passées en affirmant n’avoir aucun moyen de consulter les données stockées sur ses serveurs. Et si un usager venait à y stocker des œuvres piratés ou illégalement téléchargés, il en serait le seul responsable.
Le lancement semble être un succès puisqu’un million se serait inscrit en moins de 24h ! Ce qui a rendu le site très difficile d’accès à son lancement. Opération de com’ raté pour Dotcom qui est venu faire son mea culpa le 21 janvier, en conférence de presse comme sur Twitter.
The massive global PR around the #Mega launch is simply to big to handle for our start-up. I apologize for poor service quality
— Kim Dotcom (@KimDotcom) Janvier 21, 2013
We are working 24/7 and expect normal operations within 48 hours. Lesson learned… No fancy launch event for Megabox 😉
— Kim Dotcom (@KimDotcom) Janvier 21, 2013
Alors que les premières critiques fusent, pointant les conditions d’utilisation floues sur les données stockées comme sur les données bancaires des usagers ainsi que le système de cryptage des clés, Dotcom s’apprête à lancer l’acte II de MEGA à travers la MegaBox, un système de ventes de musique en ligne censé concurrencer iTunes. Affaire à suivre…
Robin Caron