Du 3 au 14 Décembre, une agence de l’ONU organise à Dubai un sommet des télécoms visant à préparer une nouvelle version du RTI (Règlement des Télécommunications Internationales). 193 pays prennent part aux discussions. En 1988, un premier document avait été rédigé et incitait à la coopération entre les télécoms internationales. Sauf qu’en 1988, dans la plupart des pays concernés, le marché des télécoms était en situation de monopole. L’ouverture à la concurrence dans les années 90 combinée à l’émergence d’Internet ont rendu le RTI désuet.
En vue du sommet, les géants des télécoms ont activé des actions de Lobbying. Les acteurs européens espèrent pouvoir contrebalancer la puissance des géants américains du secteur. Mais c’est bel et bien la gestion de l’accès à Internet qui va cristalliser les enjeux du sommet. La coordination de la lutte contre la cybercriminalité est à l’ordre du jour, mais certains pays militent pour plus d’égalité dans le contrôle du web et visent explicitement les Etats-Unis qui hébergent de nombreux noms de domaine, gérant par la même une partie importante du réseau.
Au total, c’est plus de 1300 propositions qui jalonnent l’écriture de ce nouveau traité ! Il n’en fallait pas moins pour inquiéter Google et la fondation Mozilla qui voient ce sommet d’un mauvais œil. Les deux mastodontes de l’Internet en appellent à une mobilisation des internautes contre le nouveau RTI, accusé de menacer les libertés sur Internet.
Il est à noter que l’agence onusienne s’attache à tempérer les critiques en assurant que la démarche de ce traité se fera dans le consensus et le vote ne sera utilisé qu’en dernier cours. Les pays en désaccord avec le contenu du traité ne seront pas tenus de le signer.